Le 28 janvier dernier, un chômeur a tué deux personnes, une DRH en Ardèche et une conseillère Pôle emploi à Valence dans la Drôme. Il est également soupçonné d’un autre meurtre et d’une tentative d’assassinat en Alsace.
Le Mouvement National des Chômeurs et Précaires (MNCP) s’associe à la douleur de la famille et des collègues de ces personnes, dont l’assassinat ne peut que provoquer tristesse et sidération.
Le MNCP et ses associations travaillent quotidiennement avec Pôle emploi et ses agents : s’ils peuvent être souvent en désaccord et en conflit avec les politiques mises en œuvre par l’institution, le MNCP demeurera le défenseur acharné du service public de l’emploi.
Un assassinat se condamne, et la justice passera. Mais comprendre un acte ne signifie pas l’excuser. Aussi, si nous n’avons pas à excuser en quoi que ce soit un geste absolument condamnable, nous ne pouvons pas, en tant que mouvement de chômeurs, ignorer ce qui a pu conduire à ce crime inacceptable, et nous avons le devoir, au nom des chômeurs et précaires que nous représentons et que nous défendons, de tenter d’en analyser les causes.
Au-delà de la dimension personnelle propre à un acte aussi ultime, il reste qu’il est le révélateur, odieux évidemment, de l’isolement, de l’exclusion, de la perte de repères et du sentiment d’une absence définitive de solutions. C’est pourquoi, au-delà de l’effroi légitime que nous ressentons tous, nous ne devons pas seulement ranger cet acte au rayon des horreurs, mais peut-être y lire l’étape terrible et sans retour d’un être humain que le chômage, parmi d’autres causes sans doute, a socialement et humainement détruit. Nous ne pouvons ne pas y voir l’impact effroyable de la souffrance psychosociale, dont l’expression peut aller jusqu’à se manifester par une violence inacceptable et inégalée.
Le MNCP réaffirme sa totale solidarité avec les agents de Pôle emploi, et présente ses plus sincères et attristées condoléances à la famille et aux proches des victimes.