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Les vœux 2024 du MNCP

Le Mouvement National des Chômeurs et Précaires vous souhaite une bonne année 2024 ! L’année 2023 ne nous a pas épargnés, chômeurs et précaires, avec son lot de coups durs qui repoussent toujours plus loin les limites de ce que nous devons supporter !

L’année 2023 a été celle du passage en force de la réforme des retraites, et ce malgré une mobilisation sans précédent. C’est l’un des plus violents coups portés aux droits sociaux en France depuis longtemps. Celles et ceux qui ont été privés d’emploi par un système économique injuste se voient également privés de retraite : la précarité tout au long de la vie.

Concernant l’assurance chômage, c’est encore le coup de bambou ! Après les baisses des allocations depuis novembre 2021, c’est à la durée d’indemnisation que le gouvernement s’est attaqué, avec une réduction de 25 % de la durée d’indemnisation quand le nombre d’inscrits à Pôle emploi – et non le nombre réel de chômeurs et de précaires – est inférieur à 9 %. 

En 2024, Pôle Emploi devient France Travail. Une fois de plus, nous réitérons nos alertes : le manque de moyens humains et financiers ne permettra pas d’accompagner correctement les demandeurs d’emploi qui le souhaitent. La création d’une telle usine à gaz va engendrer des difficultés de coordination, ainsi que des chômeurs perdus dans un système anonyme et désincarné. Une hausse du non-recours est à craindre. Enfin, la politique du contrôle en place à Pôle Emploi (et maintenant France Travail) n’a jamais prouvé son efficacité. 

Pour terminer, nous dénonçons encore et toujours la mise en place des 15 à 20h d’activités obligatoires pour les personnes au RSA, quelles qu’en soient les modalités. L’activité forcée sans rémunération n’a pour effet que de rappeler aux plus précaires qu’ils ne valent rien. Cette vision infantilisante et stigmatisante ne conduira jamais personne vers l’émancipation. 

En 2024, nous allons devoir redoubler d’efforts pour défendre les droits des chômeurs et des précaires, en faisant front contre les inégalités et les injustices qui s’accumulent. C’est d’ailleurs dans cet esprit combatif que l’on commence 2024, et nous, chômeurs et précaires, ne comptons pas rester sur le banc des spectateurs pour cette année de JO à Paris… Et nous vous invitons à participer,  ici, aux Olympiades de la précarité que le MNCP lance en ce début d’année pour dénoncer, dans le respect des valeurs du sport, la situation et la stigmatisation dont nous sommes continuellement l’objet.

Formons le vœu un peu fou pour 2024 de voir nos responsables politiques cesser de faire la guerre aux chômeurs et aux précaires, pour enfin la conduire contre le chômage et la précarité.

3 réponses

  1. La guerre aux chômeurs continue en 2024. Le 1er ministre a tapé fort cette après-midi.

    Ce 30/01/2024, Attal annonce la suppression de l’ASS et la bascule vers le RSA parce que l’ASS permet de valider des trimestres et il considère que la retraite doit être le fruit du travail.

    Trimestres validés, ce n’est pas la même chose que trimestres cotisés.

    Il va falloir attendre quel âge pour partir en retraite ? 67 ans ? ou + si l’âge de départ continue à reculer et qu’on n’a pas les trimestres requis.

    Autres conséquences effet domino à prévoir : l’assiette des ressources au RSA est différente de celle en ASS. Voici des exemples :

    Epargne : tous les revenus de l’épargne sont retenus au RSA. Alors qu’en ASS, seuls les revenus de l’épargne assujettis à l’impôt le sont. Les seniors en ASS, qui ont épargné pour des projets quand ils travaillaient, doivent taper dans leur épargne pour compléter l’ASS insuffisante. Ils vont être durement touchés par cette réforme. Au RSA, leur allocation va régresser sérieusement ; ils vont donc devoir taper encore plus fort dans leur épargne jusqu’à l’assécher complètement.

    Les personnes en ASS qui avaient une voiture (oui au temps où j’étais salariée) ne pourront plus payer d’assurance auto, ni de frais d’entretien. Ils devront vendre leur voiture. Le prix de la vente sera retenu du RSA. On ne gagnera rien. Sans voiture, il est plus difficile de se déplacer. Les bus ne vont pas partout.

    Toutes les ventes de biens personnels devront être déclarées au RSA, alors qu’en ASS, ce n’est pas le cas. On ne gagnera rien.

    Locataire : Cela va devenir encore plus difficile de payer le loyer. On vit en ASS dans la sobriété (chauffage, eau, nourriture) et dans la privation (loisirs, vacances, vêtements…). Avec un RSA plus faible que l’ASS, on finira par ne plus pouvoir payer son loyer. L’allocation logement est insuffisante. Les logements sociaux ? J’ai fait une demande depuis 4 ans et je n’ai reçu aucune proposition. Donc expulsion du logement en vue et vie dans la rue, donc espérance de vie faible (santé et insécurité).

    Les seniors ne vont pas trouver plus facilement du travail, car l’âge est le 1er critère de discrimination à l’embauche. La situation de chômage reste bloquée. Suivre une formation ? J’ai déjà fait pendant 8 mois et obtenu un titre professionnel. Résultat ? Toujours au chômage. Les employeurs regardent la dernière expérience dans le CV. Les formations, ils s’en fichent royalement. Les employeurs ne veulent pas des seniors, ni des chômeurs de longue durée, diplômés ou pas. Je ne reçois plus de réponse à mes candidatures. J’ai 57 ans.

    Alors que j’ai un niveau Bac+3, je vais devoir aller faire du ménage. C’est honteux le déclassement dans ce pays.

    En un mot, c’est dégueulasse.

  2. Bonjour,

    Je lis des contre-vérités à propos du montant du RSA dans des articles de presse qui foisonnent en ce moment, suite annonce du 1er ministre de la suppression de l’ASS, comme ici :

    « Alors certes, la bascule de l’ASS vers le RSA permettra aux intéressés de toucher un peu plus qu’avant (entre 607,70 euros et 635 euros au RSA, contre 545 euros avec l’ASS »

    A ce jour, le RSA pour une personne seule, sans enfant, c’est une base de 607,75 €. De ce montant, est déduit un forfait logement de 72,93 € si on perçoit une aide au logement ou si on n’a pas de charge de logement. On arrive à 534,82 €. Pour avoir droit à ce montant il faut avoir 0 épargne ou autres revenus. Sinon cela vient encore en déduction.

    Le montant de l’ASS est de 18,17 € par jour calendaire, soit une moyenne mensuelle de 552,67 € par mois. Il n’est pas pris en compte dans les ressources l’allocation logement. Les autres revenus ne sont pris en compte uniquement s’ils sont imposables.

    Vivant seule et locataire, je perçois l’ASS à taux plein soit 552,67 € par mois en moyenne. J’ai fait une simulation du RSA sur le site de la CAF et là catastrophe, je tombe environ à la moitié.

    Je me vois condamnée à la misère à perpétuité. Même à la retraite, ce sera aussi très faible.

    Dire que les gens doivent travailler, mais on voudrait bien travailler et toucher un salaire. Quand je candidate, je suis en concurrence avec une cinquantaine de candidates. Avec les années qui passent, aucun recruteur ne s’intéresse à ma candidature. J’ai bien revu mon CV x fois, mais je ne peux remplir les trous avec des fausses expériences.

    Dire que les chômeurs ne cherchent pas, c’est faux.

    Je vous invite à faire la simulation RSA ici

    https://wwwd.caf.fr/wps/portal/caffr/aidesetdemarches/mesdemarches/faireunesimulation/lersa#/

  3. En décembre 2023, alors que M. ATTAL était encore Ministre de l’Education Nationale, il annonçait le déploiement des cours d’empathie dans les écoles à partir de janvier 2024 pour lutter contre le harcèlement scolaire.

    Les chômeurs, depuis que les macronistes sont au pouvoir, subissent un harcèlement moral et financier permanent, avec des réformes à n’en plus finir pour durcir les condtions d’accès, diminuer le montant, diminuer la durée d’indemnisation, augmenter les sanctions.

    Les chômeurs sont régulièrement stigmatisés, méprisés par le Président, le 1er Ministre, le Ministre du Travail, le Ministre de l’Economie. On est régulièrement culpabilisés et traités de fainéants, de profiteurs.

    Cela est contreproductif, car cela nous atteint moralement et par ricochet entraîne des troubles sur le sommeil, des troubles digestifs et toute sorte de troubles psychosomatiques (mal de tête, tension nerveuse, musculaire, tendinaire…).

    En outre, il ne faut pas s’étonner que les recruteurs ne veuillent pas de nous, que nos candidatures restent sans réponse, tellement nous sommes dévalorisés.

    L’empathie chez Renaissance, ils ne connaissent pas.

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