Le 22 mai dernier s’est tenue la réunion d’installation de la nouvelle mandature du Conseil National de Lutte contre la pauvreté et l’Exclusion sociale (CNLE). Et c’est une date importante pour notre Mouvement.
Fondé à la suite de la mise en place du RMI il y a plus de 20 ans, le CNLE en mit presque 15 à accueillir, et par la fenêtre, les chômeurs et précaires, c’est-à-dire celles et ceux qui étaient les premiers concernés par les travaux de ce conseil.
Après des années de bagarres persévérantes, le MNCP a obtenu une grande victoire symbolique : la fédération MNCP siège désormais de plein droit dans ce conseil, au même titre que les autres grandes fédérations d’intervention sociale, mais une de ses associations, Chôm’actif de Clermont-Ferrand a été désignée comme membre du 8e collège du CNLE, créé en 2013 et réservé aux usagers des politiques de lutte contre l’exclusion. Le MNCP a participé à la conception et à la création de ce collège. Il a ensuite manifesté de nombreuses réserves quant à sa mise en œuvre : selon nous, ce collège faisait trop de place à un témoignage individuel et fort peu à une expression collective et organisée, et par ailleurs diverse, des précaires. Il semble, par la désignation de Chôm’actif, que ces remarques aient été entendues.
En tous cas, le MNCP a maintenant les moyens d’être vigilants et de permettre une véritable et complète expression des personnes en situation de précarité, par sa fédération et par l’une de ses associations.
Cette réunion d’installation a été inaugurée par une prise de parole des deux ministres de tutelles du CNLE, Mme Marisol Touraine aux Affaires Sociales et à la Santé et Mme Ségolène Neuville en charge de la lutte contre l’exclusion et du handicap. Leurs interventions ont été relativement dynamiques et ont en tout cas reconnu l’importance et la légitimité du conseil. L’avenir dira si ces paroles seront suivies d’effets ou si nos avis, souvent offensifs, seront poliment ignorés.
Enfin, le président du CNLE, Etienne Pinte, a rappelé les grands axes des travaux du mandat à venir : logement/hébergement, santé, lutte contre les inégalités et la pauvreté, et chômage de longue durée.
Le CNLE est un organe d’échange consultatif. Il est certain que nous n’y changerons pas radicalement la vie quotidienne des chômeurs ; mais c’est un lieu qui permet – et a permis depuis plusieurs années – de faire passer des messages, de faire évoluer un certain nombre de structures collectives, de créer des collaborations utiles, et enfin de faire entendre au plus haut niveau de l’Etat la parole collective, organisée et revendicative des chômeurs et des précaires.