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20 % des chômeurs ne cherchent pas de travail ? Une étude partielle

AMBIANCE DANS UNE AGENCE POLE EMPLOILe sujet est sensible, cela devrait justement pousser à le traiter avec la plus grande prudence. La question des chômeurs qui ne cherchent pas de travail a fait l’objet d’une nouvelle polémique, vendredi 10 octobre, avec la publication par Les Echos d’un article sur une étude partielle de Pôle emploi sur le contrôle des chômeurs. Nous avions déjà fait état de cette étude, le 2 septembre, tout en choisissant, pour des questions de prudence, de ne pas la publier directement sur notre site.

Que dit cette étude ? Sur les 2650 chômeurs qui ont été contrôlés dans les agences Pôle emploi de Manosque et Toulon, entre le 24 juin 2013 et le 28 février 2014, 20 % des chômeurs contrôlés n’ont pas pu prouver qu’ils avaient accompli des « actes positifs et répétés de recherche d’emploi », comme leur impose la loi.  Cela ne veut pas pour autant dire que 20 % des chômeurs en France ne recherchent pas d’emploi. Et ce pour plusieurs raisons.

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Une étude pas scientifique L’étude menée dans ces deux agences est purement administrative. Elle n’a aucune prétention scientifique, notamment en terme de représentativité. Elle n’informe pas notamment sur le choix des chômeurs contrôlés. A-t-il été fait de manière purement aléatoire ? Certains profils ont-ils été plus spécifiquement visés ? Nous n’en savons rien. Or cela peut avoir une influence très forte. Des chômeurs de longue durée pourraient notamment être plus ou moins enclins à rechercher du travail que des jeunes diplômés.

Une étude localisée Par ailleurs, l’étude a été faite dans le cadre d’une expérimentation menée dans quatre régions (Provence-Alpes-Côte d’Azur, Haute-Normandie, Poitou-Charentes et Franche-Comté) par Pôle emploi. Dans toutes ces régions, l’organisme a mis en place des équipes spécifiques de conseillers chargés ne ne faire que du contrôle de chômeurs. Chaque région a pu adopter des méthodes de contrôle différentes. Les résultats des autres régions ne sont pas connus pour l’instant. Une étude globale devrait être présentée mercredi 15 octobre au conseil d’administration de l’organisme, mais elle est pour l’instant gardée secrète. Dans ces conditions, il est difficile de tirer une conclusion générale d’une simple expérience locale isolée.

Un contrôle sur questionnaire Les 507 chômeurs des agences de Manosque et Toulon, dont il est dit dans cette étude qu’ils n’ont pas fait preuve « d’actes positifs et répétés » de recherche d’emploi, n’ont, en fait, pas ou mal répondu à un questionnaire qui leur a été adressé par l’équipe de contrôleurs. Ce questionnaire leur demande notamment où et quand ils ont candidaté, et de joindre des preuves. Ceux qui n’ont pas répondu correctement ont été avertis – par une simple lettre – et convoqués. Mais, après ce rendez-vous, seuls 172 chômeurs ont été effectivement sanctionnés par une radiation de quinze jours. Au final, seuls 6,47 % du total des chômeurs contrôlés ont été sanctionnés pour ne pas avoir véritablement recherché d’emploi.

Comment expliquer ce décalage ? Une contrôleuse que nous avions interrogé en début d’année, nous avait expliqué que les chômeurs peuvent avoir de bonnes excuses pour ne pas répondre correctement au questionnaire. Certains n’ont notamment eu aucun suivi de Pôle emploi depuis plusieurs mois, ce qui peut justifier une certaine démotivation. « Il y a ceux qui nous disent qu’ils ne cherchent plus parce qu’ils sont au fond du trou, à bout, vidés après deux ou trois ans au chômage. On ne les sanctionne pas. Le fait de les contrôler va, en plus, souvent les faire redémarrer », avait expliqué cette conseillère. Des difficultés avec l’écrit ou des problèmes de santé peuvent aussi justifier des défauts de réponse aux questionnaires.

Tout cela pour dire qu’il est encore beaucoup trop tôt pour conclure que 20 % des inscrits à Pôle emploi ne cherchent délibérément pas de travail. Sollicitée par Le Monde, la direction de Pôle emploi refuse pour l’instant de divulguer les éléments de son étude définitive qui pourraient infirmer ou confirmer l’étude partielle. Sur ce sujet sensible, la direction n’a même pas joint à la convocation envoyée aux administrateurs le résultat de cette étude. Il faudra donc attendre mercredi avant de savoir quelle part des chômeurs ne cherchent pas de travail. Et surtout pour quelles raisons. Un délai qui semble particulièrement long dans un contexte où le contrôle des obligations des chômeurs fait aussi l’objet de déclarations de plusieurs ministres appelant à leur renforcement.

Article publié par Jean-Baptiste Chastand, sur le Monde, le 10 Octobre 2014

2 réponses

  1. Bonjour,

    Je suis demandeur d’emploi depuis 2010, j’ai 53 ans j’étais agent de maîtrise je gagnais bien ma vie et j’ai sans doute une réponse de terrain pour le vivre au quotidien a vous présenter.
    Lorsqu’un demandeur d’emploi trouve un emploi de quelques jours en intérim par exemple, nous devons déclarer nos heures ce qui est normal !! par contre il faut envoyer nos bulletins de salaires avant de percevoir un complément lorsque l’on y a droit et pendant ce temps tout est bloqué pas de versement d’indemnités chômage pas de salaire car les agences d’intérim versent le salaire le 12 du mois donc en attendant on fait comment ???
    Voila pourquoi certaines personnes ne cherchent plus d’emploi car nous sommes pénalisés lorsque nous travaillons!! et puis ca arrange certainement le/les gouvernement(s) successifs de laisser les gens comme ca, car les demandeurs d’emploi sont isolés et seuls a faire face aux administrations qui comme chacun le sait sont des mamouths a bouger. Qui plus est, du travail il n’y en a pas !!!! il faut être réaliste j’envoie environ un CV jour j’ai des réponses mais elles sont négatives !! alors ces entreprises ont elles vraiment des emplois à offrir ou bien est ce un écran de fumée???
    En plus ce qu’il faut savoir et qui est aberrant en France c’est que lorsque l’on a travailler on a droit a une aide qui s’appelle ASS (fin de droit) mais cette aide si on peut appeler ca une aide est perverse car on perçoit environ 490€ par mois comme le RSA sauf que contrairement au RSA il faut avoir un revenu de 490€ pendant minimum un an avant de pouvoir prétendre à la CMU alors qu’au RSA pour des personnes qui n’ont jamais travaillées pour la plupart c’est donné d’office a l’ouverture des droits ils ont la CMU !! Une fois de plus en temps qu’ancien salarié on est pénalisé !! et puis ca arrange aussi le gouvernement que les gens ne travaillent plus car ils cotisent malgré tout a la retraite mais perdent le bénéfice des années ou ils gagnaient bien leurs vies !!! c’est la triste vérité aujourd’hui !!!! c’est désespérant !!! en plus lorsque l’on est une femme nous gagnons moins qu’un homme et personne ne bouge c’est scandaleux!!!
    Dans mon cas j’ai 53 ans je ne peux prétendre à emploi senior car il faut avoir 55 ans mais il faut savoir que pour les entreprises à 45 ans on est déjà des seniors !!! En France on a le loisir de trouver un emploi de 25 a 45 ans car avant on est trop jeunes et après on est trop vieux!!! C’est la culture des entreprises Française qui est comme ca !!! Alors que faire ?? Se mettre une balle tout de suite car ce n’est pas la peine d’attendre une retraite que l’on aura pas ou bien se retrouver à la rue car nous n’aurons plus de ressources ???

  2. C’ est certain qu’ une proportion de chômeur ne cherche pas de travail parce que certains profitent du système et que d’ autres cherchent le moyen d’ exprimer leurs talents. donc sur les 20% dénoncés il y en a une très grande proportion qui veulent seulement qu’ on leur donne la chance de s’ exprimer dans des ambitions personnelles c’ est à dire dans la création d’ une entreprise ou la création d’ art. Personne n’ a demandé que les salaires soient remplacés par des crédits. Personne n’ a demandé à ce que la TVA détruise les emplois, les entreprises et le pouvoir d’ achat. Si les banques ne pillaient pas les comptes des personnes jetés sur le carreau . Ils pourraient pour certains exploser dans leur talent. Donc pas de pierre à jeter, mais de l’ aide à donner. Le chômage est crée par les politiques pas par les travailleurs ni les entreprises. c’ est trop facile de créer des victimes et ensuite de les accuser d’ être responsable de leur malheur.

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