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Un atelier sur la décroissance à MACS09 (Saint-Girons)

A l’initiative du groupe de travail et de réflexion de l’Association MACS09 de Saint-Girons, maison des chômeurs et solidaires adhérente au MNCP, des conférences débats sont organisées régulièrement. Chaque thème est défini en fonction des réponses aux questionnaires complétés après chaque conférence. Le thème choisi pour le mercredi 28 Novembre dernier était : la décroissance pour soigner notre monde est-ce réalisable ? Indispensable ?

Un intervenant du Comité pour l’annulation de la dette du tiers monde

Les participants sont venus nombreux, de 60 à 70 personnes de « 7 à 77ans », dans le salon d’honneur de la Mairie de St-Girons. Pour accueillir le public, un montage diaporama défilait en continu avant le début de la conférence présentant les effets négatifs de la croissance débridée.

Après une introduction rapide, notre intervenant, Nicolas Sersiron, a commencé par quelques citations :

« La NASA pointe le fait que de manière systématique dans l’histoire, les sociétés « craquent » au moment où deux critères sont réunis : le premier, c’est la surexploitation des ressources naturelles et le deuxième, c’est l’explosion des inégalités sociales. »

« Ce ne sont pas seulement les technologies qui permettront de réaliser ces efforts (vers la décroissance de nos émissions de CO2). Il y a aussi une nécessité de conviction de la population. »

Notre intervenant a fait le constat des conséquences de la croissance à l’international à travers l’extractivité et le développement de l’agriculture industrielle productiviste. Il pointe également les problèmes qu’il faut résoudre absolument pour parvenir à soigner la planète : réduire les inégalités (exemple des gilets jaunes), retrouver une agriculture saine et arrêter l’exploitation immodérée des sols et sous-sols.

Pourquoi la décroissance ?

Un pays développé est un pays sans paysan. C’est un pays qui a perdu la chose la plus importante : l’autonomie alimentaire. Sans camion, sans pétrole, sans import-export d’aliments et de produits industriels, la population ne mange plus. La plus grande partie des habitants vivent dans des villes ou dans des villages devenus des dortoirs. L’agriculture productiviste ne fonctionne qu’avec des machines pétrolivores, des engrais, des pesticides et des dettes.

Dans cette agriculture artificialisée et quasiment hors-sol – les sols étant morts – le paysan a été remplacé par un exploitant qui partage son temps entre le pilotage d’engins et celui de son business sur internet. La matière organique (la fertilité) des sols est détruite par les charrues et les apports chimiques, l’érosion est galopante, l’écrasante majorité de l’eau douce est polluée par les pesticides et les nitrates, les émissions de gaz à effet de serres (GES) sont énormes. 44 à 57 % des GES sont produits par l’agroalimentaire industriel.

Cette agriculture n’a pas pour rôle de nourrir les humains mais de produire des matières premières qui assurent les profits de l’industrie et de la distribution. Les coûts environnementaux, déforestations, réchauffement climatique, disparition des sols fertiles, consommation et pollution des eaux douces, de l’air ne sont pas comptabilisés.

L’extractivité a été le moyen pour les pays développés au travers de l’esclavagisme et de la colonisation ensuite d’utiliser des territoires qui ne lui appartenaient pas ainsi que la population locale pour asseoir son propre développement par l’extraction des matières premières, l’utilisation des sols pour un déploiement de son agriculture et l’utilisation d’une main d’œuvre très peu onéreuse.

Les inégalités sociales se sont creusées

Les inégalités sociales et économiques aujourd’hui deviennent insupportables pour une grande partie de la population y compris les classes moyennes :

  • En 2016, les patrons du CAC40 ont perçu 178 Millions € de revenu, soit 4.5 Millions par patron en moyenne, soit 250 ans d’un salarié au Smic.
  • Sur la période 1980-2016 les 1% les plus riches ont capté 27% de la croissance du revenu, les 50% les plus bas ont capté 12% de la croissance du revenu.
  • Les entreprises du CAC 40 détiennent plus de 1400 filiales dans les paradis fiscaux.
  • 82% de la richesse créée en 2017 a profité aux 1% les plus riches.
  • Les 1% les plus riches ont capté 20% du revenu mondial.
  • Sur 100€ de bénéfice dans les entreprises du CAC 40 : 67.40€ vont aux dividendes, 27.30€ sont réinvestis dans l’entreprise, 5.30€ vont aux salariés.

Sources : OFCE / IPP/ INSEE /revue Alternatives Economiques

Pour la décroissance, il est certes difficile de donner des recettes si ce n’est que nous devons changer individuellement et collectivement de manière de faire, que ce soit au niveau de notre consommation, du développement économique, chercher la croissance pour l’emploi n’est certainement pas la seule solution. Développer l’économie verte, le revenu universel, la réduction du temps de travail, il faudra bien d’autres réflexions à mener.

 

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