Des associations et syndicats organisaient lundi après-midi à Paris une “contre-conférence”, “vraiment sociale”, pour porter la parole des plus précaires, persuadés que le rendez-vous officiel du gouvernement au Palais d’Iéna “n’aboutira à rien”.
“Vous avez bien fait de ne pas aller à Iéna, il ne s’y passera rien”, a prévenu dans son mot d’ouverture Pierre-Edouard Magnan, porte-parole du MNCP (mouvement de chômeurs et précaires), devant une centaine de militants réunis en début d’après-midi autour d’un petit chapiteau dressé place de la République.
Témoignages de salariés précaires et débats devaient se succéder à la tribune jusqu’à 17h, notamment sur les thèmes de “la sécurité sociale professionnelle”, “le revenu universel”, le logement et le “partage du travail”. Cet “événement” destiné à proposer “des alternatives” pour créer “une société juste et solidaire” est notamment soutenu par le MNCP, AC!, l’Apeis, le Dal, Attac, la Joc, la fondation Copernic, le collectif Roosevelt et les syndicats Solidaires, Sud et le SNU Pôle emploi.
A la conférence sociale officielle, “on nous interdit de prendre la parole. Ici, elle est portée par les gens – chômeurs, précaires, intermittents, mal-logés”, “nous avons choisi une démarche conviviale pour exprimer de véritables propositions alternatives” contre la précarité et le chômage, explique M. Magnan.
“On n’a mis aucune condition” au pacte de responsabilité ouvrant davantage d’exonérations aux employeurs, a critiqué à la tribune l’économiste Michel Husson, membre de la fondation Copernic, pour qui “le partage des richesses” et du temps de travail sont des “questions centrales”.
La conférence officielle, troisième depuis l’élection du président, François Hollande, doit réunir les partenaires sociaux autour du gouvernement lundi et mardi, mais la CGT a décidé lundi de boycotter les travaux du second jour, portant un coup à l’événement avant même son ouverture.