Suite à la requête sommaire déposée devant le Conseil d’État par l’union syndicale Solidaires le 28 février dernier contre le « décret du 28 décembre 2018 relatif aux droits et aux obligations des demandeurs d’emploi et au transfert du suivi de la recherche d’emploi », les associations AC ! APEIS MNCP CIP Recours Radiation, les syndicats Solidaires SUD Emploi et SUD Culture et Médias Solidaires, avec le soutien du CNTPEP-CGT, attaquent ensemble ce texte inadmissible et destructeur.
Issu de la loi du 5 septembre 2018 « pour la liberté de choisir son avenir professionnel », ce décret met en place une automatisation des règles de sanction des chômeur∙es, en les aggravant, et en instituant un « sursis » de deux ans, reconductible à chaque répétition d’un manquement. Pour celles et ceux qui sont indemnisé∙es, les sanctions encourues peuvent aller jusqu’à la suppression pure et simple du revenu de remplacement : ARE, ASS ou RSA.
Le décret détruit les missions du personnel de Pôle emploi, sommé de se transformer en agent actif d’une politique de contrôle et de répression des populations les plus précaires. Les salarié∙es de toutes les structures associées au service public de l’emploi devront, eux et elles aussi, participer à ces exclusions du revenu de remplacement, temporaires ou définitives, et aux radiations.
En parallèle, les annonces scandaleuses du gouvernement sur son projet de « transformation de l’assurance chômage et de l’accompagnement des chômeurs » annoncent une démolition de leurs droits, déjà bien saccagés par la loi « liberté de choisir son avenir professionnel », tant du côté de l’emploi que du côté de la formation.
Enrobé dans des annonces de justice sociale par des titres exprimant le contraire de leur contenu, ce projet n’est que manipulation, provocation et mépris.
La mécanique des recours qui oblige les personnes menacées de sanction, ou sanctionnées, à revenir inlassablement vers l’institution qui est à l’origine de ces sanctions risque d’augmenter les non-recours.
Ainsi exclues de l’indemnisation et de Pôle emploi, ces personnes iront rejoindre la horde des invisibles.
Depuis la loi Travail, une batterie d’instruments est mise en place pour réduire les droits et les moyens de défense des salarié∙es et des chômeur∙es.
Ce gouvernement instaure partout la peur, la violence et la contrainte : dans les entreprises, sur les ronds-points, à Pôle emploi, partout, à la ville comme à la campagne.
Leurs projets ne sont ni des réformes ni des transformations, ce sont des destructions des droits à tous les étages, pièce par pièce, pour un retour au travail forcé.
Nous ne nous laisserons pas faire.
Rendez-vous le 8 Juillet, à 11h, devant le Conseil d’État, pour déposer notre recours contre ce décret que nous combattrons jusqu’au bout !
AC ! : contact@ac-chomage.org
APEIS : apeis@live.fr
MNCP : Pierre-Edouard Magnan
CNTPEP-CGT : Raymond Verdier
CIP-IdF : Veronique RAVIER
CIP-MP : Claude Calonge
Recours Radiation : Rose-Marie Pechallat
Solidaires SUD Emploi : Daniel Mémain
Sud Culture et Médias Solidaires : Caroline SART
Union syndicale Solidaires : Elie LAMBERT
4 Responses
Ma fille occupe depuis 4 ans maintenant des emplois précaires, elle a eu le bac avec mention, poursuivi ses études (2 ans de droit) mais n’a pu continuer faute de moyens financiers. Elle a connu une période de chômage de 8 mois, malgré sa recherche assidue. A cette époque elle me parlait de suicide, disait qu’elle ne « servait à rien », que la vie c’était « de la merde »…. Bref, que répondre ? Je n’ai pas pu, en tant que mère lui dire que oui, notre vie à nous c’est vraiment de « la merde » et qu’elle ne vaut pas le coup d’être vécue. Je n’ai rien dit parce que je l’aime plus que tout , mais je sais qu’elle a raison. Et voilà qu’aujourd’hui, les nantis veulent encore durcir les conditions d’obtention des miettes qu’ils nous jettent…. Nous n’avons décidément plus rien à perdre
Bonjour
La façon dont on traite les chômeurs est totalement inhumaine, au lieu de les aider on les culpabilise , c’est scandaleux !
J ai eu un problème pour un trop perçu, je ne peux pas plaindre pole emploi maintenant que les services publics doivent travailler on subit leur foudre, ils sont vicieux, ils font passer les gens chomeurs pour des fainéants et chez eux des incapables, j ai pas besoin d un ordi, une calculatrice un papier et un peu de jujote cela suffit, et qu ils sortent de leur bureau et j en passe une femme de ménage très en colère mais droits sont bafoués….. on ne sait plus à qui s adresser de compétents dans ce pays.
Udre
Courage à tous, votre combat pour la reconnaissance des droits des chômeurs et précaires est juste et mérite d’etre soutenu.