Il a fallu une seule phrase au ministre du Travail François Rebasmen pour voir les représentants des chômeurs et des précaires, la CGT ou encore les syndicalistes de Pôle emploi, réagir.
Le ministre du Travail, François Rebsamen, vient de demander à Pôle emploi de « renforcer les contrôles » pour vérifier que les chômeurs « cherchent bien un emploi », estimant qu’une « sanction » était nécessaire dans le cas contraire. En entendant de tels propos, Pascal Guillemoz, président du mouvement national des chômeurs et précaires de Saône-et-Loire, se dit « écœuré ». « J’ai l’impression de me retrouver deux ans et demi en arrière, quand un Président a clivé la société en disant que les chômeurs étaient ceux qui ne se levaient pas le matin. » Mais venant d’un homme politique de gauche, il crie « à la trahison ». « Depuis que la gauche est au pouvoir, je suis passé de la déception au dégoût ». « Nous sommes face à l’incompétence d’un gouvernement et d’un Président incapable de trouver une réponse au chômage et de le juguler. » Pour Pascal Guillemoz et tous ses autres camarades appartenant au mouvement national des chômeurs et précaires, « il faut arrêter de croire que les chômeurs n’ont pas envie de travailler ». « Il n’y a qu’1 % des chômeurs qui trichent. »
La réalité est tout autre
Et quand on leur parle des 350 000 offres d’emploi non pourvues, ils enchaînent en démontrant que la réalité est tout autre. « Bien souvent, les offres parues à Pôle emploi le, sont aussi par d’autres biais. Elles restent parfois encore enregistrées, bien qu’elles soient déjà pourvues. Il arrive aussi souvent que des entreprises publient des offres seulement pour montrer leur bonne santé économique et qu’au final, il n’y ait aucune offre en face. D’autres emplois à courte durée coûtent plus chers que cela ne rapporte aux chômeurs. Si vous travaillez deux heures par-ci ou par-là, vous dépensez beaucoup d’essence sans gagner forcément plus. Le seul emploi décent qui existe, c’est le CDI à temps complet. »
La vraie fraude est fiscale
Pascal Guillemoz estime que « la vraie fraude est fiscale ». « Tout le monde est au courant des 80 milliards de fraudes fiscales, mais tout le monde ferme les yeux. On ne dit rien. Au contraire, on régularise. Au pire, on sermonne, et parfois on punit. »
« Aujourd’hui, les plus assistés, ce ne sont vraiment pas les chômeurs, mais bien les entreprises, surtout avec tous les cadeaux que le gouvernement leur fait ! »
Article publié dans le Journal de Saône et Loire le 2 Septembre 2013