Comme pour quasiment l’ensemble du territoire français, le déconfinement a commencé le 11 mai à La Réunion. Pour autant, les activités ne sont pas simples à relancer. Surtout la dimension militante, et ce, malgré les difficultés accrues rencontrées par les personnes, et en tête, les plus précaires. Georges Arhiman, président de l’association du MNCP à Saint Joseph, Maillon éco, fait le point sur la situation.
Toujours au côté des adhérents de Maillon éco
Pour le moment, les bénévoles de Maillon éco continuent à assurer la défense des droits des chômeurs et précaires essentiellement par téléphone. « On n’a aujourd’hui pas les moyens d’assurer les conditions sanitaires optimales donc on préfère attendre pour rouvrir complètement les locaux ».
L’association est principalement sollicitée par des personnes qui se retrouvent face à des problèmes d’indus à Pôle emploi, certaines qui étaient au chômage partiel pendant le confinement mais que leur employeur faisait quand même travailler, ou tout simplement des personnes qui ne trouvent pas de travail depuis longtemps. « Il y a des indus qui tombent sur le dos des gens alors qu’ils n’ont pas pu travailler pendant 3 mois et qu’ils n’ont pas d’argent. On vérifie ensemble que l’indu est vraiment avéré et si c’est le cas on essaye d’intervenir pour que Pôle emploi laisse davantage de temps à la personne ».
Encore plus dans la période actuelle, il n’est pas toujours simple d’obtenir les réponses de Pôle emploi simplement par téléphone. « Mais pour le moment, avec la restriction des rassemblements à moins de 10 personnes, on ne peut pas faire d’actions ».
« On veut changer les choses, pas les maintenir dans l’état »
Pendant le confinement, la collectivité locale a proposé à l’association de devenir distributeur de paniers de denrées alimentaires. Maillon éco a refusé. « Ils nous ignorent tout le reste du temps mais là ils ont voulu profiter de notre réseau ». A Saint-Joseph comme ailleurs, beaucoup d’associations ont disparu ces derniers temps, notamment à cause de la suppression des contrats aidés.
L’association a fait le choix de ne demander aucune subvention publique afin de garder sa liberté entière. « Qu’est-ce que c’est que cette politique qui donne un colis alimentaire dans la crise mais qui oublie totalement les gens le reste du temps ! On n’est pas une association caritative. Nous sommes une association de défense des droits. On veut changer les choses, pas les maintenir en l’état ».
Les bénévoles de l’association déplorent par ailleurs une forme d’apathie générale. « Tout est un peu endormi depuis le confinement, tout le monde est comme chloroformé ».
« On espère pouvoir accueillir à partir de mi-juillet »
Maillon éco va reprendre le reste de ses activités à partir de mi-juillet. Ils travaillent à l’organisation d’une friperie et d’une sortie pour recréer du lien direct entre les personnes de l’association. « On a assez fermé ces dernières semaines. L’association va rester ouverte tout l’été ».
Concernant la réforme de l’assurance chômage : « Beaucoup de gens ne sont pas vraiment au courant de tout ça, ils essayent déjà de vivre au jour le jour. Donc on essaye d’informer là-dessus ». C’est dans cette idée que l’association avait créé des permanences mensuelles devant les agences de Pôle emploi. Ces dernières vont reprendre courant de l’été.
MAILLON ECO | 9 rue des palmiers Cité des bougainvilliers 97480 Saint-Joseph | georges.arhiman@live.fr | 06 92 66 52 74