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L’inversion de la courbe n’aura pas lieu

le_monde_logoDans un article du Monde, Jean-Baptiste Chastand revient sur les prévisions alarmantes de l’UNEDIC.
Selon l’Unedic, le chômage devrait continuer de croître de plus de 160 000 personnes d’ici à la fin 2015.

Nulle inversion de la courbe du chômage en vue.

L’Unedic, qui a publié jeudi 22 mai ses prévisions financières jusqu’en 2016, voit le nombre de demandeurs d’emploi encore croître dans les prochains mois. Selon l’organisme, le nombre de chômeurs sans activité (catégorie A) devrait progresser de plus de 160 000 personnes d’ici à la fin 2015. En comptant les chômeurs en activité réduite (catégories B et C), ce sont 300 000 personnes en plus qui s’inscriraient à Pôle emploi.
Ces prévisions contredisent clairement l’optimisme du gouvernement, qui affirme que le retour de la croissance, attendu pour 2014 mais toujours pas observé au premier trimestre, devrait faire bientôt reculer le chômage. Si l’Unedic estime que l’emploi total va « progresser à nouveau » d’ici à la fin de l’année, « cela ne serait cependant pas suffisant pour compenser le dynamisme de la population active ». Et ce malgré le pacte de responsabilité et ses 30 milliards d’euros de baisse du coût du travail.
Malgré ces sombres pronostics, l’organisme estime que son déficit devrait se stabiliser à 3,7 milliards d’euros en 2014, puis à 3,6 milliards en 2015, en raison des changements de règles d’indemnisation adoptés le 22 mars par trois syndicats (CFDT, FO et CFTC) et le patronat. En tout, la dette de l’assurance-chômage devrait toutefois frôler les 30 milliards en 2016. Ces nouvelles règles, qui durcissent les conditions d’indemnisation de certains chômeurs, devraient permettre d’économiser 300 millions dès 2014, 830 millions en 2015, puis 450 millions en rythme de croisière. Elles doivent entrer en vigueur entre le 1er juillet et le 1er octobre.

Création de droits rechargeables
La réforme du cumul d’une activité réduite et d’indemnités chômage devrait dégager 140 millions d’euros en rythme de croisière. En effet, si ce cumul est simplifié, il se traduira par une baisse d’allocations pour 440 000 personnes, sur les 590 000 qui cumulent chaque mois une activité et une allocation. L’allongement du différé d’indemnisation jusqu’à six mois pour les personnes bénéficiant d’indemnités de licenciement ou de rupture conventionnelle supérieures au minimum légal devrait aussi dégager 140 millions d’euros.
Les nouvelles règles pour les intermittents, très contestées dans le milieu du spectacle, devraient de leur côté rapporter 130 millions d’euros. Près d’un intermittent sur deux se verra en effet appliquer un différé d’indemnisation avant de bénéficier de ses allocations, et 3 % ne devraient plus pouvoir bénéficier du tout du régime, car ils dépassent 4 381 euros de revenu brut mensuel.
En revanche, la création de droits rechargeables – une mesure plus favorable en principe pour les chômeurs, car elle leur permet de prolonger automatiquement leur durée d’indemnisation lorsqu’ils reprennent une activité – devrait coûter à terme 380 millions d’euros. L’Unedic prévoit d’indemniser 83 000 chômeurs de plus dès 2014 en raison de l’ensemble de ces changements de règles. En somme, l’organisme devrait indemniser plus de chômeurs, mais moins généreusement.

Source : Article Le Monde – 23 Mai 2014

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