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Le (faux) procès du chômage de longue durée

Lundi 9 juillet dernier s’est déroulé le Tribunal pour les Générations Futures, événement organisé par la Fédération des Acteurs de la Solidarité (FAS) avec comme thématique : Chômage de longue durée : faut-il obliger les entreprises à recruter ? Pierre-Edouard Magnan, porte-parole du MNCP, y était entendu comme témoin.

Des (faux) procès pour débattre de sujets importants

 

Le Tribunal pour les Générations Futures traite de questions graves mais avec une légèreté et un humour non dissimulés, au service de sujets majeurs pour notre société. Cet événement est organisé par la Fédération des Acteurs de la Solidarité (FAS) en collaboration avec le magazine Usbek & Rica.

L’audience du tribunal s’est tenue dans l’hémicycle du Conseil économique, social et environnemental (CESE). Pendant un peu plus de deux heures, les participants ont débattu pour savoir s’il serait profitable aux chômeurs de longue durée d’obliger les entreprises à recruter afin d’endiguer le chômage de longue durée. Audrey Pulvar, présidente de cette cour fictive a ouvert les débats en rappelant les enjeux et les conséquences dramatiques du chômage. Deux journalistes du magazine Usbek & Rica incarnaient respectivement le procureur, soutenant la proposition, et l’avocat de la défense, la réfutant.

Quand l’emploi s’éloigne, c’est le futur qui rétrécit (Usbek & Rica)

Encourager le dialogue et dégager des pistes de réflexion

Les témoins se sont succédés à la barre. Étaient invités : Stéphanie Lagleize (conseillère formatrice en insertion aux jardins du Comminges), Laurent Suster (administrateur civil au Ministère du travail), Stéphane Mortelette (DRH chez Maisons du Monde) et Pierre-Edouard Magnan pour le MNCP.

 

Ce dernier a pu rappeler l’importance de casser l’image négative des chômeurs de longue durée trop souvent taxés de « Fraudeurs, feignants et profiteurs ». Rappelant les positions du MNCP sur ce sujet déjà ancien, il a insisté sur l’ambiguïté d’un tel dispositif manié trop rapidement. Si contraindre les entreprises qui font des profits à créer des emplois plutôt que de la précarité et des intérêts financiers, il faut rester attentif à ce que l’obligation d’embauche ne devienne pas le travail obligatoire pour des chômeurs qui seraient alors d’autant plus stigmatisés qu’ils seraient censés se voir offrir de nombreux emplois. Si les chômeurs veulent forcément un emploi décemment rémunéré, ils ne veulent surtout pas d’un emploi de force.

Sur la base de cette ambiguïté, et après un réquisitoire et une plaidoirie non dénués de talents, d’humour et de fond, le jury s’est positionné en grande majorité contre le fait d’obliger les entreprises à recruter. Ce (faux) procès aura permis d’échanger sur différentes pistes de réflexion mais aussi et surtout de souligner le caractère indispensable d’un dialogue entre les différents corps sociaux pour résoudre le phénomène sans bien sûr ne jamais oublier les premiers concernés, les chômeurs et précaires.

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