Dans l’attente de la fameuse inversion de la courbe du chômage annoncée par le gouvernement, Libération fait un point sur les différentes courbes du chômage : chômage de longue durée, chômage des jeunes, des séniors… Au-delà des variations statistiques, le niveau de chômage reste considérable en France après 5 années de crise, et il touche de manière différente les catégories de la population. Article de Libération du 26 décembre 2013
DÉCRYPTAGE
Pôle Emploi affiche en novembre 17 800 inscrits de plus en catégorie A. Le gouvernement affiche pourtant sa confiance dans l’inversion prochaine de la courbe du chômage.
Le nombre de chômeurs inscrits au Pôle Emploi a augmenté en novembre, selon les chiffres du ministère du Travail : +17 800 inscrits, donc 0,5% de hausse pour 3 293 000 personnes en métropole. Cela fait une hausse de 5,6% sur un an pour la principale catégorie observée, la «catégorie A», celle des chômeurs n’ayant exercé aucune activité lors du mois écoulé. Le mois dernier, en octobre, la même catégorie affichait une baisse de 20 500 (-0,6%), donnant corps à la promesse hollandaise d’une inversion de la courbe du chômage avant la fin de l’année.
Du côté du ministère du Travail, on fait preuve d’une créativité exemplaire pour continuer à entretenir l’espoir d’une inversion prochaine et expliquer que, même si ça monte, ça baisse quand même. A défaut de pouvoir claironner une baisse, le communiqué publié ce jeudi attire l’attention sur le rythme moins soutenu de hausse : +30 000 personnes en moyenne par mois au premier trimestre 2013, +18 000 au deuxième trimestre, +5 500 au troisième et -1 350 au quatrième. Autrement dit : le chômage grimpe toujours, mais moins vite donc, CQFD, «l’inversion de la courbe du chômage est donc bel et bien engagée en ce quatrième trimestre de 2013».
Dans l’attente de cette fameuse inversion, Libération vous propose d’autres courbes du chômage, certaines qui montent, d’autres qui descendent. Car, au-delà des variations statistiques, le niveau du chômage reste considérable en France après cinq années de crise. Et il touche de manière différente les catégories de la population, jeunes, seniors, hommes ou femmes, chômeurs de longue durée.
Chômage en général : ça monte
Si c’est bien les chômeurs de catégorie A (sans aucune activité durant le mois écoulé) qui est le chiffre phare, commenté mois à après mois, ils ne représentent qu’une partie de la réalité. D’autres personnes inscrites au Pôle Emploi ont une activité à temps partiel et cherchent à travailler plus longtemps (catégories B et C) ou sont dispensés de recherche pour cause de stage, formation, maladie etc. (catégories D et E).
Chômage des jeunes : ça baisse
Le ministère a encore rappelé ce jeudi que «l’inversion de la courbe du chômage des jeunes est, quant à elle, une réalité depuis maintenant plus de six mois». Même si, dans la pratique, 2 300 personnes de moins de 25 ans ont tout de même rejoint Pôle Emploi en catégorie A en novembre. Pour expliquer cette baisse, il faut se souvenir que certains des contrats aidés sont spécifiquement destinés à cette population, et notamment les emplois d’avenir, qui concernent près de 100 000 jeunes.
Chômage de longue durée : ça grimpe
S’il est une catégorie qui explose, c’est celle des demandeurs d’emploi de longue durée, en recherche d’un job depuis au moins trois ans. En novembre, leur nombre a encore augmenté de 0,3%, et de 13,4% sur un an.
Chômage des seniors: ça grimpe aussi
Au contraire des moins de 25 ans, les plus de 50 ans continuent à souffrir très fortement du chômage. Leur nombre a encore augmenté de 1,3% en novembre et de 11,7% sur un an. A titre de comparaison, la catégorie des chômeurs de 25 à 49 ans a vu son effectif croître de 5% sur les douze derniers mois.
Florent Latrive.