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La Maison des Chômeurs face à la réforme de l’Assurance chômage (Montpellier)

La réforme de l’Assurance chômage, entrée en application ce 1er novembre 2019, et dont la seconde étape aura lieu le 1er avril 2020, constitue un changement particulièrement conséquent pour nombre de personnes qui se retrouveront sans emploi. Des associations comme le MNCP (Mouvement National des Chômeurs et Précaires) ou ATD Quart Monde viennent en aide à tous les laisser-pour-compte. Ces associations sont dotées de très peu de moyens, toujours en baisse, et font pourtant face à des demandes de plus en plus nombreuses et complexes.

[ Article publié le 04/11/19 dans Radio Gi.ne ]

Alarmée par cette nouvelle réforme de l’Assurance Chômage, la Maison des Chômeurs de Montpellier, rattachée au MNCP, a récemment décidé d’organiser une conférence de presse. Elle a ainsi contacté une quarantaine de « médias », dont Radio Gi·ne, afin de faire part de ses inquiétudes sur la suite qu’elle devra donner auprès des personnes en difficulté face aux situations de chômage et de précarité. Sur la quarantaine de médias invités (selon la Maison des Chômeurs), seuls deux étaient présents : Radio Clapas et Radio Gi·ne. Notre rédaction s’est clairement étonnée face à cette absence médiatique qui constitue selon nous un mépris non seulement à l’égard des personnes en situation de précarité et de difficultés sociales, mais aussi à l’égard d’associations qui travaillent d’arrache-pied depuis de nombreuses années, avec des moyens extrêmement réduits. La Maison des chômeurs, elle, déplore et dénonce un manque d’intérêt de la part des médias locaux, régionaux et nationaux.

Un Comité pour la Répartition Équitable de l’Emploi et des Revenus (CREER) :La Maison des Chômeurs

Pensée à ses débuts comme un lieu de réflexion et d’échanges sur la « question sociale », la Maison des Chômeurs a été fondée en janvier 1994 par Claude Adage, aujourd’hui décédé. Très vite, cependant, l’association a connu un afflux important de personnes venant demander une assistance, notamment pour des recours devant l’ANPE (Pôle Emploi depuis 2008) ou la Caisse d’Allocations Familiales (CAF). C’est alors qu’elle s’est transformée pour devenir ce qu’elle est aujourd’hui : un lieu d’aide et de service pour de nombreux usagers en difficulté économique et sociale. Elle fête donc cette année son quart de siècle.

Son principe repose sur l’accueil inconditionnel du public. Ainsi, chômeurs, mais aussi salariés, bénéficiaires du RSA ou de l’Allocation Adulte Handicapé (AAH), personnes sortant de prison, en très grande précarité, ayant des problèmes d’ordre psychiatrique, ou tout autre allocataire de minima sociaux, sont reçus en ce lieu sans aucune distinction. Depuis plus de 20 ans, la Maison des Chômeurs offre donc un service essentiel qui permet fort souvent de démêler des dossiers bloqués face à une administration française devenue de plus en plus opaque et complexe. Le non recours à l’aide constitue en effet une réalité inquiétante dont rend compte régulièrement l’Observatoire des non-recours aux droits et services (ODENORE).

La Maison des Chômeurs n’est donc pas réservées aux seuls demandeurs d’emploi. Son activité ne se réduit pas non plus au seul accompagnement administratif, puisqu’elle donne également accès à d’autres services fondamentaux, notamment grâce à une salle informatique en passe de devenir un Lieu d’Accès Multimédia (LAM) pour la recherche d’emploi et la rédaction de CV ou de lettres de motivation par exemple. Le jeudi, une ancienne « contrôleuse de gestion » propose une aide pour toutes les questions administratives, avec une spécialité très précieuse sur toutes les questions liées au handicap.

Outre la salle d’accueil où certains peuvent venir boire un café et trouver un peu de chaleur lorsqu’il fait froid dehors, d’autres salles sont dédiées à une bibliothèque et à des « ateliers cultures », offrant des accès à prix réduits et pour de très nombreux spectacles (à partir de 3€ pour du théâtre, du cinéma ou des festivals par exemple), sous condition d’une adhésion à l’association (5€ annuel pour les demandeurs d’emploi, 10€ pour les salariés).

Si la Maison des chômeurs est ouverte au collectif les après-midis, des personnes peuvent être reçues en matinée, individuellement et sur rendez-vous. Dans ce cas, il s’agit de traiter des dossiers complexes, le plus souvent liés au droit du travail. Il arrive fréquemment en effet que Pôle emploi, par exemple, réclame par erreur des « trop-perçus » aux usagers. Prouver que l’institution se trompe est devenu une gageure, et rares sont ceux qui y parviennent sans devoir s’arracher les cheveux.

La Maison des chômeurs, située proche de la gare de Montpellier, juste à côté du Gazette Café, offre donc un service large à de nombreux usagers qui ne parviennent pas à se sortir de grandes difficultés. En ce sens, elle accomplit ce que les services publics ne font plus : aider les gens, tout simplement.

Retrouvez l’intégralité de l’article sur Radio Gi.ne

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