L’association ABCDE sollicite les grandes collectivités. Chômeurs et précaires veulent être mieux entendus aux côtés des partenaires sociaux habituels.
« Les invisibles demandent à être visibles », rappelle inlassablement Jeannot Laas, président d’ABCDE, association bas-rhinoise de 200 membres s’efforçant de prendre en charge les chômeurs et précaires dans le même esprit que ce que fait le MNCP au plan national.
ABCDE conserve d’ailleurs le souvenir d’une action considérée comme réussie, avec la marche partie de Haguenau vers Paris l’été dernier. « Nous avons eu un bon écho dans la presse sur tout le parcours » fait observer Marc Desplats, ancien militant syndical qui s’est investi aux côtés des chômeurs parce qu’il jugeait l’engagement des grandes centrales insuffisant sur ce sujet.
Assurance-chômage : maintenir les droits
Le chômage n’ayant pas reculé, l’objectif d’aider les demandeurs d’emploi et de relayer leur parole reste plus que jamais d’actualité. ABCDE a très mal vécu, notamment, les annonces du Conseil Général du Bas-Rhin sur le contrôle des bénéficiaires du RSA. « C’est scandaleux, et nous sommes en total désaccord sur deux points. D’abord, nous ne sommes pas intégrés à la réflexion. Ensuite, sur le fond, chacun sait que la fraude au RSA est marginale », s’indigne Marc Desplats. « On n’a rien contre les contrôles, mais stigmatiser toujours les mêmes n’a jamais résolu les problèmes ». Apparemment, la relation est un peu plis constructive avec le Conseil Régional. Mais ABCDE n’a toujours pas obtenu de siéger, ne serait-ce qu’à titre consultatif, au Comité régional emploi formation. « Nous souhaitons être un invité permanent de cette structure », dit Marc Desplats.
Les gros enjeux des semaines à venir se situent plutôt au niveau national, avec la négociation de la convention d’assurance-chômage qui doit théoriquement aboutir à un accord en mars. « Nous avons nos propres propositions que nous présentons aux partenaires sociaux qui acceptent de nous rencontrer », explique Marc Desplats, particulièrement impliqué dans le dossier. L’association rejette sans appel la réduction des droits ou la dégressivité qu’envisagent certains pour réduire le déficit de l’assurance-chômage. Seule une réduction du plafond (6161,29 euros) pourrait être acceptée, mais elle serait d’ordre symbolique, quant à son effet sur le déficit. En revanche, le MNCP estime que l’assiette de cotisation chômage devrait être élargie à la valeur ajoutée, afin de favoriser les entreprises de main-d’oeuvre. Il souhaite aussi l’unification et la simplification des critères de prises en charge dans un « système universel ». Leur complexité entraîne actuellement le versement d’indus dont la restitution exigée par le gestionnaire est particulièrement douloureuse pour des ménages en difficultés économique. La réforme du financement des allocations familiales devrait, aux yeux d’ABCDE, donner l’opportunité de cette unification.
Prochain RDV de l’association : opération « portes ouvertes » 45 rue Saint-Dié à Strasbourg, de 10h à 17h. Tram A et E, arrêt Schluthfeld.
Article des Dernières Nouvelles d’Alsace du 25 janvier 2014.