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Tribune de George Arhiman « 2014 : année de l’exclusion sociale »

Georges Arhiman2014 année de l’exclusion sociale pour les bénéficiaires de RSA

Dans le but  d’informer  l’opinion public  et notamment  les bénéficiaires  de RSA , nous  avons tenu  à faire  part  de  notre  inquiétude  et désapprobation  sur  la   suppression de la  mesure  du  Chèque   Formation  Individuel  (CFI ) depuis  le 01/01/2014. C’ était une  mesure d’accompagnement  qui permettait  à  un certain nombre de bénéficiaires quelque soit  leur  âge de bénéficier d’une prise  en charge de formation  professionnelle  à  hauteur   d’environ  4000 euros , d’acquérir  des  outils  pour  leur  réintégration  professionnelle  d’obtenir  des  atouts  afin d’être  dans une position d’employabilité. Cette  mesure qui  a  été  financée   à hauteur  de 1 000 000 d’euros   durant  l’année  2012 et  2013 vient  d’être supprimée  par  le  Conseil Général  pour  des  raisons  de contraintes  budgétaire.
Cette  décision  que  l’on  déplore  a  des  conséquences  dramatiques  sur  les  perspectives  d’avenir  des bénéficiaires  du   RSA, qui  vont  désormais  se  trouver  démunis  et écartés du  système  de la  formation du fait  de leur  handicap  d’être  au  RSA.
Une  grande majorité  de ces  bénéficiaires seront  condamnés à vivre  avec le RSA  socle sans  avoir  la possibilité de pouvoir accéder  à une  formation,  étant donné  la diversification  de  ce public on peut  se poser la  question sur la politique d’insertion  à la Réunion
La  Région  a mis  en place  un plan  d’accompagnement  pour les  demandeurs d’emplois  en excluant  les bénéficiaires  du  RSA , à travers  la mise en  œuvre du dispositif  » chèque formation réussite »,  la mission  locale a un public bien  spécifique de 16 à 25 ans ,  le Pôle  emploi qui  s’occupe prioritairement  du  public  en position d’employabilité, lorsque l’on connaît  les  difficultés  rencontrées  par  certains  bénéficiaires  du   RSA pour  accéder   à  un emploi, et   l’âge  moyen  des  bénéficiaires  du  RSA majoritairement   35 à 50 ans et même plus  à la Réunion  on peut  s’  inquiéter   de la politique  d’insertion à la  Réunion.
Cette  décision  sonne  comme  une  nouvelle   mesure   de ségrégation   sociale à l’égard  des bénéficiaires  du  RSA.
Le  désengagement  du  Conseil  Général   dans  cet  accompagnement  social  des  bénéficiaires  du RSA, pour  raisons  de contraintes  budgétaires doit  susciter   une remise  en cause  de la politique  d’insertion  prônée  par le Gouvernement  car  cela  a de lourdes  conséquences   dans  le processus  de réintégration  de ce public  dans le  circuit  professionnel  et qui n’a d’autre   alternative  que percevoir une  allocation  de subsistance.
Je  rappelle qu’à travers  cette  mesure  plusieurs  type  de prise  en  charge ont été  réalisés, ce qui a permis de démontrer  que   de nombreuses  personnes  concernées ont  pu   réintégrer   le  circuit professionnel,  allant  de la préparation  d’un examen,  des  petites   formations dans  tous  les  domaines  pouvant  favoriser  l’employabilité  des  bénéficiaires   du  RSA , car le pôle  emploi  ne  peut  pas  répondre  à  cette  carence  d’insertion,  sous  prétexte que ce ne sont  pas  des publics  employables immédiatement  compte -tenu   de  certaines  défaillances  individuelles  nécessitant  une  remise à niveau.
Le  désengagement    brutal  du  Conseil Général  dans le financement de  cette mesure  pose  le problème  de l’accompagnement   et   des  perspectives   de  l’insertion   des bénéficiaires. D’où  les questions  suivantes :
– Quelle  politique d’insertion pour les bénéficiaires du  RSA?
– Quelle chance  de réintégration des  bénéficiaires qui ne sont plus  jeunes?
– Quelles solutions ?  Quelle  réponse   aux  80 000 bénéficiaires  locaux?
– Sommes- nous  entrés  dans  la  phase   de  régression  sociale?
Privés  de formation et ballotés à travers  les  organismes  d’accompagnement social et condamnés  à vivre  définitivement   sans l’ultime  espoir  de retrouver une vie  digne, est-ce  cela le  destin des bénéficiaires  de RSA , et  des  chômeurs ?
La  politiques  de   RGPP (Régime Général  de la Politique Publique), et les  contraintes  imposées  par  le  gouvernement  oblige  le Pôle  Emploi  à  être  sélectif   dans le choix  de  son public par apport  à l’offre  de formation,  la  Région  qui  bannit  les  bénéficiaires  de  son programme  de formation, et le  Conseil  Général   qui  est  contraint  de  se  désengager  de   sa  politique   d’insertion.
Les  bénéficiaires  du  RSA  sont- ils  devenus  des parias  de notre  société  des  bannis, sont-ils  considérés  comme  des  sous-citoyens  et  des objets  de  chantage   de la  société?
Avec   ce désengagement   on  accentue  l’exclusion   des  bénéficiaires  du  RSA , face à cette inconscience  des pouvoirs  publics de cette  ségrégation, quelle  alternative pour  le développement  durable  humain pour la  Réunion de demain?
Une   économie  est  prospère  quand  les consommateurs  sont  en situation  active et productive devant  une telle  décision  pouvons-nous  penser  un seul  instant  que  demain  l’horizon du destin brisé  de nos  compatriotes  injustement  condamnés   à cette double  peine  serait   plus  éclairci  ou plus  sombre.
Peut- on  parler  réellement  de politique  d’emploi ?
Il est  urgent  que  le gouvernement  se  saisisse    du problème  de l’insertion et  du  devenir  des milliers de  bénéficiaires  du    RSA   s’il ne veut   pas  dans  un  avenir   proche  assister  à l’enlisement  de  notre  société  dans les méandres de la colère  et  la violence. Car  on  ne  peut pas sous prétexte   d’économies  pénaliser   ceux   qui  sont  déjà  affaiblis par leur  handicap.
Nous  devons  aller  vers  une politique d’intégration et non une  politique  de  fossoyeurs.

Tribune de Georges    ARHIMAN, Président  de MAILLON –  ECO, publiée dans le Quotidien de la Réunion, le Jeudi 29 Mai.

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