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Montpellier – Retour sur la soirée au Dôme

16602006_1504591289581864_8211266466080872338_o (1)Quelques semaines après sa parution, il s’est déjà vendu à environ 15 000 exemplaires. Un signe.

Vendredi soir, à la brasserie Le Dôme était présenté l’ouvrage Chômage, précarité: halte aux idées reçues ! L’objet d’un solide travail, mené par vingt-cinq organisations, associations ou syndicats au niveau national, autour du monde du travail et de son triste et destructeur corollaire : le chômage.

À quelques semaines des échéances électorales que l’on sait, une somme de réflexions à mettre entre toutes les mains. Une façan d’intervenir dans le débat politique, a t-on pu entendre l’autre soir. Un regard porté sur la stigmatisation de ces millions de Français qui sont au chômage ou vivent en situation de précarité à force de petits boulots.
Parmi les rédacteurs, I’Héraultaise Jacqueline Balsan, devenue présidente du Mouvement national des chômeurs et précaires (MNCP) après avoir animé de longues années la Maison des chômeurs de Montpellier. Sa contribution donne le ton dès les premières pages en rejetant cette idee reçue parmi d’autres : « Les chômeurs n’ont qu’une chose à faire : chercher du boulot  » 

Une grosse vingtaine de mythes du même genre, décryptés et contredits par autant de spécialistes du monde du travail et de l’économie sociale.

Article de Michel Marguier du Midi Libre 12-02-17

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Tordre le cou aux clichés. Neutraliser les Préjugés. Gifler les idées reçues. Et rétablir les chômeurs dans une dignité qu’un air du temps saturé de jugements stigmatisant leur confisque. Comme s’il ne suffisait pas d’être privé d’emploi. D’être sans. Sans activité. Sans ressources. Sans logement parfois’ Sans espoir, souvent. D’où l’idée, initiée par le Mouvement national des chômeurs et précaires (MNCP), de lancer une offensive collective : un livre destiné à « mettre un coup d’arrêt à des opinions fausses, des idées préconçues dont la pseudo-vérité ne tient que par le rabâchage dont elles font l’objet un, détail de l’avant-propos.

Pour la première fois’ 25 organisations associatives et syndicales ont ainsi accepté de s’impliquer, chacune dans son domaine, Pour signer, à quelques semaines de la présidentielle, un manifeste intitulé : « Chômage, précarité : halte aux idées reçues !

Une préface de Ken Loach

Alors que  le débat politique s’égare, ces temps-ci, dans les magouilles politiciennes, ce livre est une façon d’intervenir dans le débat citoyen et de faire en sorte que le chômage ne soit pas absent des enjeux des prochaines élections, explique Robert Crémieux, de la revue Partage liée au MNCP. L’ouvrage, dont 15000 exemplaires ont déjà été vendus depuis sa sortie fin janvier préfacé le réalisateur britannique Ken Loach, dont le dernier film : « Moi, Daniel Blake (palme d’or 2016 à Cannes), raconte avec l’empathie et l’humanisme qu’on lui connaît, une lutte d’un charpentier sans emploi contre les injustices d’une administration inhumaine.

Pour présenter le livre et sa démarche inédite, les représentants de nombreuses organisations impliquées dans ce projet multiplient réunions, débats, conférences dans toute la France. Comme il y a quelques jours à la Brasserie Le Dôme, à Montpellier. Côte à côte le MNCP, l’Association des paralysés de France (APF), le mouvement d’éducation populaire Attac, le Collectif citoyen Roosevelt ou encore le syndicat Solidaires illustrent la diversité des angles sous lesquels sont abordés et détricotés, un à un, les préjugés sur le chômage et la précarité.

« Les chômeurs n’ont qu’une chose à faire : chercher du boulot ! ». Idée reçue numéro 1, battue en brèche dans un court texte par l’Héraultaise Jacqueline Balsan, pré-sidente du MNCP et durant plus de 20 ans, de l’association des chômeurs de Montpellier. Avec actuellement plus de 5 millions de chômeurs’ auxquels il faut ajouter toutes les personnes en précarité ou en fin de droits, le premnier principe à reconnaître est que notre société est incapable de fournir du travail et un emploi décent à chacun, estime -t-elle

A Solidaires, que représente dans I’Hérault NoëI Mas, il revient de déconstruire l’idée reçue numéro 2: « Le chômage c’est à cause du droit du travail : trop de règles, trop de contraintes ».

26 idées reçues réfutées 

« Aucune étude n’a été faite qui puisse démontrer un lien quelconque entre une olus grande flexibilité du travail et une baisse du chômage », souligne le représentant syndical. « Pour satisfaire aux exigences des libéraux, qui souhaitent un allègement des contraintes à l’embauche, le système juridique s’est complexifié. (…) L’objet est de casser les droits collectifs pour en faire d.es droits à la carte, par entreprise, selon les contraintes du marché » dénonce Solidaires. « C’est l’esprit de la loi travail, qui instaure une facitité de licenciement de plus en plus grande, soupire Noël Mas.

Au chapitre travail et handicap, l’Association de Paralysés de France (APF) s’attaque à l’idée selon laquelle  » les chômeurs en situation de handicap sont incassables » . Nous sommes victimes de nombreuses idées reçues dans tous les domaines, celui de l’emploi compris. D’où l’importance de notre participation à cette démarche. Les personnes en situation de handicap ont envie de travailler mais de nombreuses entraves demeurent. Quoi qu’on en dise, à l’embauche, elles sont discriminées, témoigne la Montpelliéraine Pascale Ribes, vice-présidente de I’APF.

Le collectif Roosevelt quant à lui s’est saisi de l’idée selon laquelle « le chômage, c’est parce que les Français ne travaillent pas assez ». Un Poncif vite démonté : comment parler de plein-emploi quand plus d’un quart de la population des pays voisins érigés en modèles travaillent à temps partiel ? Interroge Dominique Guy Chevanne, représentante héraultaise du collectif. Lequel invite plutôt au « partage du travail », à savoir travailler moins pour travailler tous.

Autant de voix qui convergent pour briser ce miroir déformant -Et proposer des alternatives à partir de leurs expériences respectives. Le dernier mot à Ken Loach : et les histoires et les expériences de ce livre aideront, je l’espère, à nous rendre forts dans notre résistance.

 

Article du quotidien « La Marseillaise » – mardi 14 février 

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