RSA

Un travail pour tous, un revenu pour chacun !

RSA

La loi sur le RSA de 2008 est une bonne chose pour tous ceux qui ont des gains salariaux réduits mais supérieurs à 500€. Elle leur permet en effet d’avoir un complément de revenu parce que leur salaire est insuffisant pour vivre. Même si le RSA qui leur est attribué reste insuffisant, ne leur permettant pas en général d’atteindre le seuil de pauvreté (1008€), il constituera pour ces personnes sans aucun doute un plus par rapport à la situation actuelle. Mais pour tous les autres, la conception qui a prévalu dans cette loi nous parait être un recul important.

En effet, pour tous les autres, nous entrons dans un système qui prétend diminuer la pauvreté, alors qu’il ne fera qu’accroitre la précarité et augmenter le nombre de personnes sans ressources.

Nous ne pouvons qu’émettre les plus grandes réserves envers une loi qui consiste, indirectement, à se focaliser sur les personnes qui n’auront pas trouvé de travail et à chercher toutes les procédures possibles pour les en rendre responsables.

Pourquoi nous sommes opposés 

  • Elle refuse sciemment d’augmenter les minima sociaux (454€).
  • Elle met en place un système beaucoup plus répressif que l’ancien par des procédures de radiations extrêmement renforcées (liées à la loi du 2 Août 2008 sur les « Doits et Devoirs des Demandeurs d’Emploi », c’est-à-dire sur le PPAE (Projet Personnalisé d’Accès à l’Emploi) et l’ORE (Offre Raisonnable d’Emploi).
  • Elle va à l’encontre de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme qui précise en son article 23 : « Toute personne a droit au travail, au libre choix de son travail, à des conditions équitables et satisfaisantes de travail et à la protection contre le chômage ».
  • Cette loi refuse de reconnaitre qu’il n’y a pas d’emploi pour tous.
    Nous sommes contre le système qui consiste à dire que certaines personnes sont soumises aux droits et devoirs, ou qu’il n’y a de droits que s’il y a des contreparties en terme de devoirs (pas de droits sans devoirs) : les droits fondamentaux (accès à l’éducation, à la santé, au logement, à un revenu minimum, au travail) sont des droits que la société se doit de mettre en œuvre, et sans contrepartie.

Pour le MNCP, les revendications prioritaires sont les suivantes 

  • Augmentation significative des minima sociaux.
  • Qu’aucune personne, jamais, ne puisse être laissée sans revenu et que le RSA de base soit un droit inconditionnel (opposable) et attribué sans conditions ni contreparties autres que les conditions de ressources ; il est d’abord indispensable de garantir à ceux qui ne peuvent travailler les moyens de vivre décemment.
  • Séparation totale du droit à une prestation et du droit à un accompagnement.
  • L’accompagnement, le suivi, l’aide à l’insertion, ne doivent pas être transformés en devoirs (contraintes à la personne sous peine de radiation), mais considérés comme des droits offerts par la société et librement consentis, souhaités, choisis, par chaque personne qui souhaite s’engager dans une démarche. Il est urgent de redonner du libre choix et du libre arbitre aux individus.
  • Droit au refus d’un emploi précaire ou à temps partiel.
  • Mise en œuvre d’une politique de création d’emplois visible et cohérente.
  • Et, si ces conditions sont réunies, que soit alors étendu un dispositif satisfaisant à tous (ASS, jeunes de moins de 25 ans…).