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Participation du MNCP à l’université d’été de #TZCLD

Mardi 4 septembre dernier, le MNCP était convié à l’université d’été de l’association Territoire Zéro Chômeur de Longue Durée (TZCLD) qui s’est tenue à la mairie du vingtième arrondissement de Paris, sur le thème Droit à l’emploi et revenu universel : faut-il choisir ? Voici la contribution du MNCP.

 

 


 

Pour nous, c’est plutôt : pourquoi il ne faut pas les opposer

Contribution du MNCP pour l’université d’été de TZCLD du 4 sept. 2021

  1. Du travail pour tous ?

TZCLD repose sur 3 principes :

  • Personne n’est inemployable lorsque l’emploi est adapté aux capacités et compétences des personnes,
  • Ce n’est pas le travail qui manque : un grand nombre de travaux utiles, d’une grande diversité, restent à réaliser,
  • Ce n’est pas l’argent qui manque, la privation d’emploi coûte plus cher que la production d’emploi supplémentaire.

C’est le deuxième principe qui pose ici question et qui devrait être reformulé : il est vrai qu’il y aurait beaucoup d’emplois à créer en s’attaquant aux diverses pistes permettant de créer des emplois nouveaux ; et, en dehors du développement économique classique, cela concerne :

  • Le partage du travail ou la RTT (ne l’oublions pas),
  • Le développement de services utiles mais non satisfaits parce que non rentables (donc pas de réponse sur le marché classique).

C’est ce dernier point qui nous préoccupe ici. Pour faire émerger les besoins utiles et non satisfaits, plusieurs pistes ont été élaborées, en particulier :

  • Les créer dans le service public (financement par l’impôt),
  • Avoir une politique de financement  à l’aide de titres emploi-service (TES, devenu CESU préfinancés), préfinancés  par l’Etat, une commune, une Caisse de SS, un comité d’entreprise, …,
  • Avoir une politique de contrats aidés tel que le prévoit TZCLD (mais également toutes les politiques de contrats aidés).

Toutes ces pistes sont à explorer et soutenir.

Cela étant, qui peut croire que l’emploi pour tous est pour demain ? Et même possible dans notre société ?

Il faut donc soutenir et accompagner toutes les politiques en faveur de la création d’emplois, mais on ne saurait s’en contenter.

  1. L’idéologie du travail

Il convient de revenir sur le fond des choses : le travail est un moyen et n’est pas une fin en soi.

Qu’est-ce qui permet à un individu de vivre sa vie et s’épanouir dans la société ? Deux choses :

1 – avoir un revenu stable et suffisant,

2 – avoir des relations sociales avec les autres, son environnement, sa famille, ses collègues de travail, ses amis, ses voisins, … et le plus possible des liens de solidarité, se sentir utile et partie prenante.

C’est le lien social, le lien aux autres, qui est ici important et fondamental.

Il est vrai que le travail est un moyen de réaliser ces deux points, mais on peut très bien vivre autrement, à l’exemple en particulier des retraités, mais également des personnes ayant réglé leurs problèmes de revenu et faisant du bénévolat, participant à la vie associative, s’occupant de leurs enfants, de leur famille ou de leur environnement.

Il faut arrêter de monter le travail en épingle et de le montrer comme la seule valeur, en méprisant et stigmatisant toutes les autres formes de vie sociale et collective.

Dire qu’il y a (ou qu’il peut y avoir) un emploi pour tous relève de la croyance (de la foi), pas d’une démonstration. Et comme nous ne sommes pas convaincus de cette affirmation, nous pensons qu’il faut rentrer dans une nouvelle ère où la participation à la vie collective et citoyenne (avec ou sans emploi) doit être reconnue et appréciée.

  1. Revenu Universel ou RMG (Revenu Minimum Garanti) ?

Il faut être clair sur les termes : l’expression « Revenu Universel » est trop large ; beaucoup de théories différentes, allant du Revenu de Base pour tous au Salaire à Vie, se sont fait jour. Ces utopies et recherches de sens sont nécessaires pour se projeter et réfléchir ensemble.

Mais il faut d’abord répondre à l’urgence !

Et l’urgence, c’est le RMG : Le Revenu Minimum Garanti, avec ses éléments clefs :

  • L’ « automaticité » (le non quérable) : plus besoin de remplir des papiers administratifs pour se justifier d’on ne sait quoi : c’est automatique dès lors que nos revenus (connus maintenant au mois le mois) sont en dessous d’un certain seuil,
  • Le « inconditionnel » : plus de contreparties en échange de la prestation (ce qui permet ainsi que l’accompagnement des personnes en quête d’emploi redevienne un droit, alors qu’il était devenu une obligation),
  • Avec ouverture aux 18-25 ans.
  1. En conclusion

Continuons à travailler, comme le fait TZCLD, sur le développement d’emplois adaptés aux personnes, d’emplois correspondant à des besoins non satisfaits parce que non rentables.

Mais ne croyons pas que l’emploi pour tous, c’est pour demain.

Mettons d’urgence en place un RMG, automatique et inconditionnel pour tous ceux

  • Qui n’ont pas réussi, ou n’ont pas la possibilité de s’insérer dans le « marché » du travail,
  • Ou même pour ceux qui font ce choix de vie différent des standards habituels.

Et laissons évoluer la société : ce n’est pas choquant si un jour le travail peut devenir un choix au milieu d’autres activités sociales.


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