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A la découverte de l’AACEP, une association de lutte contre le chômage et la précarité en Guinée

La Guinée est de plus en plus frappée par le chômage des jeunes. Pour lutter contre ce fléau et apporter un soutien concret aux premiers concernés, des associations se sont créées. C’est le cas de l’AACEP dans la capitale de Conakry : association agir ensemble pour lutter contre le chômage et l’emploi précaire. Son président, Mamoudou Sylla, présente leurs activités.

Quelle est la situation du chômage et de la précarité en Guinée ?

D’années en années, des milliers de demandeurs d’emploi déambulent dans le pays à la recherche d’un emploi. Mais malheureusement la crise d’emploi persiste et apparaît presque comme un problème insoluble. Le marché du travail semble être saturé et l’apport des structures créées pour juguler ce phénomène s’avère limité. 

Cependant, le chômage semble se présenter comme un problème essentiellement urbain en Guinée. Il touche particulièrement les personnes dont l’âge varie de 20 à 29 ans et surtout les jeunes diplômés. Le chômage est un phénomène structurel qui frappe la plupart des jeunes dans la capitale Conakry et les grandes villes du pays. Plus de 2/3 des diplômés de l’enseignement supérieur sont au chômage. 

Parlant de la précarité, les emplois précaires prennent des proportions dramatiques en Guinée. D’après nos enquêtes et analyses dans les administrations publiques et privées, plus de 80% des salariés ont un revenu très faible qui ne leurs permettent pas de pouvoir vivre d’une manière décente ou alors des contrats courts. Cela s’explique par l’absence d’assurance chômage et la non implication du gouvernement dans la lutte contre la précarité. 

Depuis quand et pourquoi avez-vous créé l’AACEP ? 

C’était le 12 juillet 2019 dans la commune de Dixinn. Nous avons pris l’initiative de créer cette association pour que l’Etat et les entreprises puissent faire face au cas des jeunes sortant de nos différentes institutions professionnelles et universitaires. Et ceux qui sont dans les différentes communautés n’ayant pas de formations requises pour être employés dans les structures.

Nous avons créé cette association suite à un nombre un peu plus élevé que nous constatons d’années en années qui se retrouvent sans emploi ou avec des emplois qui ne sont pas bien rémunérés. 

Notre association n’aspire pas seulement à lutter contre le chômage et l’emploi précaire, mais également à lutter contre toutes les formes de stigmatisation. Nous souhaitons créer une véritable communauté basée sur nos fondements associatifs à savoir le partage et la convivialité.

Quelles sont vos actions concrètement ?

D’après le plan d’activité de l’association, les trois principaux événements de l’année devaient être : l’organisation d’une formation sur le leadership des organisations à but non lucratif, une séance de plaidoyer et lobbying pour promouvoir l’intégration des jeunes dans les administrations publiques et privées, et une semaine de sensibilisation sur les inconvénients de l’immigration clandestine dans les institutions universitaires publiques et privées.

Malheureusement, la pandémie a fait son apparition le 12 mars 2020 en Guinée, du coup, L’AACEP s’est jetée dans la lutte contre la COVID19 pour le bien-être de la population Guinéenne en coalition avec le GFFERDIM (Groupement des Femmes et filles pour la réduction du décès maternel et infantile en Guinée).

Que fait le gouvernement pour lutter contre le chômage ?

Le gouvernement de la deuxième république avait mis en place « L’agence Guinéenne pour la promotion de l’emploi » qui avait pour mission principale la mise en œuvre de la politique nationale du gouvernement dans le domaine de la promotion des jeunes. Cependant, cette agence est devenue une véritable boîte d’arnaque en Guinée. Cela s’explique, du fait que pour gagner des opportunités dans cette agence, il faut avoir une main tendue ou une somme allant de 13 à 15 millions GNF soit 1300 à 1500 €.

Le plus alarmant est que le gouvernement ne fournit aucun effort pour mettre sur pied une politique valable qui puisse aider à juguler ce fléau galopant. Par conséquent, la jeunesse perd la patience et s’adonne à l’immigration clandestine qui leur coûte la vie. Nous participons bien-sûr à des débats publics quand nous sommes invités.

Quelles sont vos revendications dans la lutte contre le chômage ?

Nous demandons au pouvoir public de chercher une solution rapide et immédiate pour accompagner les chômeurs et précaires. Nous exigeons que la jeunesse participe à des prises de décision pour défendre l’intérêt des chercheurs d’emplois et lutter contre toutes formes de stigmatisation.

AACEP
Conakry, quartier Kenien, Commune de Dixinn
(00224) 661-005-275 / 624-202-565
aacep2019@gmail.com

Aller plus loin :

https://www.rfi.fr/fr/emission/20181003-guinee-diplomes-chomage-tournent-vers-agriculture
Guinée: des diplômés au chômage se tournent vers l’agriculture

2 réponses

  1. C’est une triste inquiétude qui reste encore libre donc nous demandons à de faire face à cette situation car les conséquences lié à ce fléau sont énormes telles que l’exitation des jeunes à la migration irrégulière, la propagation du banditisme et la délinquance juvénile qui peuvent parfois entraîner la dépression mentale.

  2. C’est une triste inquiétude qui reste encore libre donc nous demandons à l’ETAT de faire face à cette situation car les conséquences lié à ce fléau sont énormes telles que l’exitation des jeunes à la migration irrégulière, la propagation du banditisme et la délinquance juvénile qui peuvent parfois entraîner la dépression mentale.

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