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La précarité au long cours des familles SDF

societe-social-exclusion-hebergementAlerte. Une enquête du Samu social portant sur l’Ile-de-France détaille une situation catastrophique.

La réalité des conditions de vie des enfants et familles sans logement, dont on parle peu, se révèle être particulièrement préoccupante. C’est même «une situation humanitaire et sociale catastrophique», estime la Fondation Abbé-Pierre pour le logement des défavorisés (Fnars), qui a réagi aux conclusions d’une enquête de l’Observatoire du Samu social de Paris sur le sujet, rendu public ce mercredi.

Instabilité. En 2013, l’organisation s’est penchée sur 800 familles comptant au minimum un enfant de moins de 13 ans et résidant en Ile-de-France dans un hôtel social (75% des cas), un centre d’hébergement d’urgence, de réinsertion sociale ou un centre pour demandeurs d’asile. Les familles représentent 35 à 40% des sans-domicile franciliens. Près d’un sans-abri sur quatre est un enfant. La grande précarité de ces familles est souvent liée à un parcours d’immigration : 90% des adultes interrogés n’ont pas la nationalité française.

Ils ont un toit sur la tête, mais deux enfants sur trois et huit foyers sur dix souffrent de la faim. Dans un cas sur cinq, il n’est pas possible de cuisiner dans les parties privatives ni collectives de l’hébergement. Une fois sur trois, il n’y a pas de sanitaires dans la chambre. Et 41% des enfants doivent partager le même lit que leurs parents. Des conditions de vie qui durent généralement plusieurs années, pendant lesquelles les familles – souvent monoparentales ou nombreuses – déménagent en moyenne 4,3 fois. Les enfants paient cette instabilité au prix fort : la non-scolarisation des 6-12 ans est dix fois plus importante que dans la population générale. Leur santé aussi en prend un coup. Un sur trois est anémique, un sur quatre est en surpoids et près de 20% souffrent de troubles mentaux. 29% des mères souffrent quant à elles de dépression, une sur trois est obèse.

Hôtels sociaux. Pour Eric Pliez, le président du Samu social de Paris, «le fait de mettre les gens à l’abri rassure tout le monde. Mais on a juste oublié que ces familles pouvaient rester sur un site des années sans aucun accompagnement». Les hôtels sociaux permettent simplement de ne pas laisser les enfants dehors. Chaque jour, vingt nouvelles familles composent le 115 pour demander un hébergement en Ile-de-France. Le Samu social de Paris gère actuellement l’hébergement en hôtel social de 28 500 personnes.

Élise Godeau

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