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Portraits d’engagés au MNCP

Portrait : Brigitte Pouchin, participante à l’AG du MNCP à Dives-sur-Mer


Brigitte POUCHIN a travaillé trente-deux ans chez Moulinex. L’entreprise l’a licenciée en 2001. Elle précise : « le 6 décembre 2001 ». Une date qui l’a marquée, forcément. Elle était ouvrière qualifiée polyvalente. Sa première période de chômage a duré six mois. Puis comme elle dit, « je suis retournée à l’école ». Une formation d’un an payée par l’ASSEDIC pour un BEP de logistique. Puis à nouveau chômage, pour six mois.

Elle a alors trouvé un emploi d’ouvrière chez Renault pour deux ans. Mais entre-temps, le site Moulinex de Cormel (Calvados) a été reconnu amianté suite à une longue bataille syndicale des usines du groupe. Elle a donc été « payée par l’amiante » de cinquante-quatre ans « et demi » jusqu’à soixante ans. Elle a pu alors prendre sa retraite. Chez Moulinex, elle était syndiquée CGT.

Avec un groupe de salarié-e-s licencié-e-s de l’usine elle a participé à la création de l’association ApicMX. « MX » pour Moulinex. Parce que les licencié-e-s voulaient rester ensemble, au-delà des appartenances syndicales. Puis l’association a rejoint le MNCP et a modifié ses statuts pour élargir l’action à tous les chômeurs.

Mercredi 19 avril 2017 elle participe avec d’autres à l’accueil des délégué-e-s à l’Assemblée générale du MNCP, jusqu’à samedi matin. Cette année, c’est ApicMX qui reçoit, dans le Calvados, à Dives-sur-Mer.

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Portrait :  Max MAILLE, participant à l’AG du MNCP à Dives-sur-Mer


Max MAILLE est salarié à temps partiel depuis deux ans à l’association Partage de Toulouse. Il a rejoint l’AG du MNCP avec la forte délégation du Sud-Ouest. Avec son bac plus cinq de psycho il gagne un peu plus que le smic. Son temps partiel n’est pas un choix mais une forme de précarité liée au travail dans une structure associative qui pour des raisons financières ne peut pas l’embaucher à plein temps. L’association de ce quartier toulousain de la Farouette reçoit des personnes dont la grande majorité vit une grande souffrance sociale du fait du chômage.

A trente-trois ans, il a lui-même connu un parcours caractérisé par la précarité. Pendant ses études, puis après, il a multiplié les CDD à La Poste. Il a même pensé s’y faire embaucher mais il n’a pas pu passer le concours : niveau d’études trop élevé.

De fait, depuis environ huit ans « il pointe à Pôle emploi ». C’est devenu un « un statut de fait, ça fait partie de mon identité sociale que je ne recherche pas forcément ». Beaucoup d’étudiants « se débrouillent. Je suis resté un peu sur ce statut là ». Mais, précise-t-il, la précarité ce n’est pas seulement une question économique. On me considère comme quelqu’un qui travaille.

Dans ses recherches pour trouver un poste correspondant à sa formation en matière de souffrance psycho-sociale il a été aiguillé vers Partage par une autre association. Bien sûr il préférerait travailler à temps plein. Son avenir, il ne l’envisage pas forcément dans la même structure. Son vécu de précaire n’est pas quelque chose de décisif dans sa pratique professionnelle. « Il n’est pas nécessaire d’être passé par là » pour être travailleur social. Mais bien sûr, oui, sur le plan humain son expérience le sert lorsqu’il est confronté aux personnes en souffrance qu’il accueille.

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Portrait : Antoine YON


Antoine YON est inscrit à Pôle emploi depuis octobre 2016. Son travail en emploi aidé dans une association pendant deux ans lui permet certes d’être indemnisé, mais en dessous du seuil de pauvreté. Auparavant ses études à l’Institut des Amériques l’avait amené à faire un master de sociologie, spécialement sur l’Amérique latine. Cela l’a conduit aussi à un séjour en Argentine puis au Mexique.

Son parcours, semblable à celui de beaucoup de diplômés au chômage, le mène aussi à la création de l’association Tandem, à Rennes. « J’ai d’abord multiplié les petits boulots. Puis je suis parti de l’idée que je ne trouvais pas d’emploi dans mon secteur et qu’il n’existait rien correspondant à la recherche d’emploi qui était la mienne alors que nous étions nombreux dans la même situation ».

L’association s’oriente vers le parrainage de chômeurs diplômés. « Puis très vite cela a débouché sur la défense des droits. A partir de ce moment l’adhésion au MNCP est venue naturellement ». Sa présence à l’AG de Dives-sur-Mer est la conséquence de son investissement de « bénévole à plein temps ». On lui doit (avec d’autres) la série de vidéos qui ont accompagné le livre « Chômage, précarité : Halte aux idées reçues ». Une expérience qui pourrait déboucher sur d’autres projets…

Sa présence à l’AG, c’est aussi un moyen de participer à cette dimension collective de l’action. « C’est l’occasion d’apporter au mouvement notre regard à nous et de se nourrir de celui des autres ». Et puis finalement un point de vue sur l’événement : « Il y a un côté enthousiasmant dans cette énergie collective et en même temps c’est frustrant parce qu’on n’a pas le temps de débattre de plein de questions pour y apporter des réponses ».

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Portrait : Marie CHANTEREAU


Marie CHANTEREAU a été il y a quelques années salariée de Pôle emploi. Elle travaillait dans un service s’occupant de l’insertion par l’activité économique (IAE). Il s’agissait d’apporter l’appui de l’organisme aux entreprises d’insertion. Elle n’a pas renouvelé son contrat en CDD. Elle a alors mis son expérience de cadre au service d’une de ces entreprises. Après quatre ans, le constat était négatif. « Sous couvert des grandes idées de l’Economie Sociale Solidaire (ESS) il y avait de la maltraitance ».

Marie est au chômage, indemnisée, depuis septembre 2016. Egalement en attente d’un jugement aux Prud’hommes. « Il y a six mois je me suis dit qu’en fonction de mon cursus de chargée d’insertion je pouvais apporter quelque chose ». C’est par hasard qu’elle en arrive à rejoindre le MNCP. « J’ai vu le numéro de téléphone derrière une photocopieuse. J’ai pris contact avec le siège qui m’a renvoyé sur Chômeurs et Précaires de Paris (CPP). Depuis février dernier elle apporte son concours et ses connaissances à une permanence bénévole hebdomadaire sur la défense des droits.

L’animatrice de l’association CPP lui a proposé de participer à l’assemblée générale du MNCP à Dives-sur-Mer. « Ce qui m’intéressait était de rencontrer d’autres associations ». Au-delà de l’aspect grand messe de ce genre de réunion, la confrontation permet de vérifier qu’on « est tous dans le même bateau ». Et pour conclure : « Ce qui est important ce n’est pas seulement ce que le mouvement t’apporte mais ce que tu peux apporter. Et de penser, Nicolas, que la Commune n’est pas morte !».

 

 

Merci à Robert Crémieux pour ces portraits. Vous pouvez retrouvez ces articles et ceux d’autres bénévoles sur le site de la Revue Partage 

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