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Plan contre la pauvreté, pauvre plan !

Le président de la République a présenté, le 13 septembre dernier, sa nouvelle stratégie de lutte contre la pauvreté. Le MNCP, acteur essentiel de lutte sur tout le territoire contre le chômage et la précarité s’interroge sur les moyens financiers engagés, 8 Milliards en 4 ans, annoncés pour la mise en œuvre de ce plan, soit 223€ par personne et par an au regard des 9 millions de français qui sont en situation de pauvreté.

Au-delà des mesures concrètes mais cosmétiques, le président n’a rien dit sur l’essentiel : une revalorisation forte des minima sociaux pour les 9 millions de personnes qui tentent de survivre dans notre pays avec des ressources dérisoires. Deux annonces ont retenu particulièrement notre attention et suscitent nos interrogations : la création d’un service public de l’insertion d’une part, la mise en place d’un Revenu Universel d’Activité d’autre part.

Un service public de l’insertion ? Pourquoi pas. Mais que sera-t-il ?

Le MNCP soutiendrait bien sûr une démarche nationale en faveur de la création de vrais emplois, et notamment d’utilité publique, et d’un dispositif dirigé en priorité vers les chômeurs et les précaires. Mais la division par deux des contrats aidés impactant notamment les associations du secteur social et la diminution drastique des moyens affectés au secteur de l’ESS, nous font craindre qu’il ne s’agisse que d’un effet d’annonce et d’un geste envers les départements, et non d’un véritable effort de l’Etat vers ceux qui en ont le plus besoin ? De plus, comment ne pas craindre dans le contexte actuel que ce nouvel outil soit aussi un moyen de renforcer le contrôle des chômeurs déjà de plus en plus lourd pour les demandeurs d’emploi ?

Un revenu universel d’activité ? Pourquoi pas. Mais que sera-t-il ?

Le MNCP revendique depuis longtemps le droit, à défaut d’un emploi, à un revenu décent pour tous ceux qui en sont dépourvus. Mais comment un revenu qui ne serait lié qu’à l’activité pourrait-il être réellement universel ? Ce projet doit fusionner un maximum d’allocations ; mais comment croire que ce gouvernement, qui supprime l’ISF et baisse les APL, puisse  faire en sorte qu’il n’y ait aucun perdant ? Comment croire que ne cessant de faire des économies sur le dos des plus pauvres il mette en œuvre une politique ambitieuse et juste de redistribution des richesses ?

Le MNCP qui a entendu un long discours, beaucoup de mots, des annonces floues malgré quelques phrases séduisantes, exprime sa très grande inquiétude face à l’avenir que l’on réserve aux chômeurs et aux précaires. Les mots seuls ne permettront ni de se loger, ni de se nourrir, ni de se déplacer !

Fidèle à son rôle de représentant et de défenseur des droits des chômeurs et précaires, le MNCP demande que, quoi que l’on fasse, les premiers concernés ne soient plus ignorés ni méprisés, mais consultés, entendus et concertés!

 


 

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