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Chômage et croissance : les prévisions pessimistes de l’Insee

pole-emploi témoignageUne économie toujours en berne. Selon des prévisions de l’Insee publiées jeudi soir, plus pessimistes que les précédentes, le taux de chômage devrait augmenter de 0,2 point en métropole (9,9%) et de 0,1 point avec l’outre-mer (10,3%) d’ici à la fin de l’année

Mesuré par l’Insee selon les normes du Bureau international du Travail, le taux de chômage avait baissé de 0,2 point fin 2013 en métropole, à 9,7% de la population active, avant de se stabiliser sur les deux trimestres suivants. Mais cette éclaircie devrait être de courte durée, à cause de la croissance nulle enregistrée depuis le début de l’année. D’autant que l’Insee ne prévoit que 0,4% de croissance sur l’année entière, comme le gouvernement qui a dû revoir ses propres prévisions à la baisse.

La croissance est la grande inconnue du budget 2015

Sans donner de prévision pour 2015, l’Institut national de la statistique et des études économiques a toutefois indiqué que la France entamerait l’année sans filet, avec un «acquis», c’est-à-dire une réserve de croissance, de 0,1%. La croissance l’an prochain est la grande inconnue du budget 2015, qui a été présenté mercredi et qui est basé sur une hypothèse de 1%, jugée «optimiste» par le Haut conseil des finances publiques, organe indépendant de contrôle.

Or, selon la plupart des économistes, il faut au moins 1,5% de croissance en moyenne pour faire refluer le chômage. Aucun organisme international ne prévoit, en conséquence, de baisse du chômage avant 2015, au mieux. Plusieurs membres du gouvernement, Manuel Valls en tête, ont admis récemment que les chiffres du chômage ne pouvaient être bons en l’absence de croissance. Le ministre du Travail, François Rebsamen, s’est fixé l’objectif de maintenir le taux sous la barre des 10% en métropole en 2014.

Le gouvernement mise gros sur le pacte de responsabilité

L’horizon s’assombrit également en termes d’emplois. «Avec l’atonie de l’activité, l’emploi marchand reculerait de nouveau au second semestre 2014», avec 52000 destructions de postes, anticipe l’Insee dans son point de conjoncture. Le secteur marchand avait connu une relative accalmie au premier semestre (-11800 postes). Là encore, les prévisions sont plus pessimistes qu’en juin. Ll’Insee ne prévoyait alors que 22000 destructions de postes sur l’année. «Néanmoins, le soutien de l’emploi aidé compenserait le recul de l’emploi marchand et l’emploi total serait quasi stable au second semestre», prévoit l’Insee.

Contrairement au taux de l’Insee, le nombre d’inscrits à Pôle emploi, deuxième thermomètre du chômage, augmente de manière quasi continue: les demandeurs d’emploi sans activité étaient 3,41 millions fin août (+5,2% sur un an), flirtant avec le record atteint en juillet. François Rebsamen s’était fixé l’objectif de ramener leur nombre «le plus près possible des trois millions» d’ici à la fin du quinquennat en 2017.

Pour ce faire, le gouvernement mise avant tout sur le pacte de responsabilité, dont il attend plusieurs centaines de milliers d’embauches. Le pacte octroie 40 milliards d’euros aux entreprises d’ici à 2017, en échange de négociations dans les branches professionnelles sur l’emploi notamment. Pour l’heure, seules les industries chimiques ont signé un accord.

Article publié dans Le Parisien du 2 Octobre 2014

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