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C’est l’histoire d’un mec…

… qui ne connaît pas le chômage et veut négocier la vie des chômeurs.

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Les partenaires sociaux diront le 15 février s’ils poursuivent ou non la négociation sur la réforme de l’Unédic.Tout dépendra de la décision du Medef, où deux camps continuent de s’opposer sur fond de bataille politique.

Ira ou ira pas ? Avec Pierre Gattaz, rien n’est jamais sûr. Or la possible reprise des négociations sur l’assurance-chômage est bel et bien dans les mains du président du Medef. Une partie des troupes patronales, à commencer par l’UIMM (métallurgie), fait valoir que le contexte actuel est beaucoup plus porteur qu’au printemps dernier, où la négociation a capoté. Plus de loi travail en arrière-plan, plus de risque de prises de position jugées intempestives du gouvernement. La voie est dégagée. A ceci près qu’une autre partie des adhérents du Medef, qui n’a jamais porté le paritarisme dans son coeur, ou qui ne voit aucun intérêt à se remettre autour de la table, en particulier s’il s’agit de taxer les contrats courts, refuse tout net un tel scénario.

Pour Jacques Chanut, le président de la Fédération française du bâtiment, qui fait partie de ces derniers : « Quel est l’intérêt de faire une négociation maintenant si le candidat élu en mai veut faire table rase du système ? » Les opposants à une réouverture des négociations voient d’un bon oeil le fait que ni François Fillon ni Emmanuel Macron ne tablent sur le paritarisme. Le premier veut légiférer par ordonnance s’il entre à l’Elysée, et le second veut étatiser le régime. Du côté des partisans du dialogue social au sein du patronat, c’est justement pour cela qu’il est important de négocier avant le mois de mai. Si accord il y a sur de nouveaux paramètres, il sera plus compliqué pour le nouvel exécutif de passer outre que si le régime reste régi par un décret faute d’accord entre les partenaires sociaux.

Enjeu politique

Le Medef étant divisé, il revient au président Pierre Gattaz de trancher. L’exercice est compliqué, car il ne s’agit pas que d’un débat de fond, celui de savoir si le dialogue social est toujours utile en France. Il y a aussi un enjeu politique : faut-il donner raison à l’UIMM, qui défend la négociation ? Le patronat de la métallurgie a beau être isolé, il reste l’une des plus influentes fédérations du Medef. Et avec la réforme de la représentativité patronale, le mouvement a plus que jamais besoin de ses adhérents. Le président de l’UIMM, Alexandre Saubot, jouit par ailleurs d’une forme de proximité avec Pierre Gattaz (même profil de chef d’entreprise notamment). Mais une partie des adhérents veut qu’Alexandre Saubot rentre dans le rang et veut mettre un terme à la toute puissance de la métallurgie en matière sociale. Enfin, pour compliquer les choses, il est un candidat potentiel à la succession de Pierre Gattaz qui doit avoir lieu l’an prochain. « Pierre Gattaz est tiraillé entre son penchant naturel qui ne le porte guère vers le dialogue social et le fait de ne pas vouloir désavouer Alexandre Saubot », estime un responsable patronal. Verdict le 13 février, date du prochain conseil exécutif du Medef.

Déjà, certains évoquent l’idée qu’il pourrait proposer aux syndicats de poursuivre les discussions sans pour autant ouvrir de vraies négociations, ce qui permettrait à Pierre Gattaz de sauver les apparences pour Alexandre Saubot. Encore faudrait-il que les syndicats acceptent un tel scénario…
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