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Assemblée Générale de Territoires zéro chômeur de longue durée (TZCLD)

Ce mardi 15 mai 2018, les organisations fondatrices de « Territoires zéro Chômeur de longue durée » (TZCLD) ont invité le Mouvement National des Chômeurs et Précaires (MNCP) à participer à une partie de leur assemblée générale l’après-midi, où il était question d’un débat : Comment au sein des projets qu’ils organisent est-il possible de fabriquer du consensus dans l’action ? En s’appuyant sur les expériences du terrain est-il possible en définitive de favoriser l’engagement de chacun ?

Retour sur l’expérimentation TZCLD

Initié par le réseau Emploi-Formation d’ATD-Quart-monde, et ayant été entériné par une loi, le projet « Territoires zéro chômeur de longue durée » a pour objectif principal de « montrer qu’il est possible à l’échelle d’un territoire, sans surcoût pour la collectivité, de proposer à tout chômeur de longue durée qui le souhaite un emploi à durée indéterminée et à temps choisi, en développant et finançant des activités utiles et non concurrentes des emplois existants pour répondre aux besoins des divers acteurs du territoire : habitants, entreprises, institutions… »

Si, lors de ce débat, le bien-fondé des projets n’a pas été remis en cause, la réflexion s’est davantage orientée sur les expériences de chacun et chacune, et sur les outils mis en place pour aboutir à un consensus, c’est-à-dire qu’il n’y ait aucune opposition formelle dans la conception et l’élaboration commune des projets, et que les uns et les autres s’accordent afin de les pérenniser.

Débat sur la fabrique du consensus

Pour certains élus, le consensus s’est établi parfois de lui-même ; pour d’autres, avant tout accord, la maîtrise, au préalable, d’un projet s’est avéré indispensable, car en tant qu’élus, ces expériences s’inscrivent dans un budget global qui leur est alloué. Reste, pour l’essentiel, la capacité de s’indigner face au chômage en conservant à l’esprit cette possibilité d’imaginer une autre société. Le consensus vient également de cette indignation, une indignation qui donnerait la volonté d’agir.

Encore faut-il que les chômeurs aient encore la force de s’indigner ainsi que la volonté de s’engager dans de tels projets. L’apport de témoignages et d’explications concrètes ont suscité des implications non négligeables, sans omettre ni les réussites ni les échecs de tels engagements toujours dans un esprit de confiance mutuelle. Ainsi se sont constitués des groupes d’écoute et de réflexion d’où ont émergés des idées et des projets qui ont fait sens.

TZCLD AG 2Quant à la mobilisation du monde économique, elle s’est effectuée, parfois avec des réticences, mais toujours dans un objectif attendu de respect et d’égalité dans les rapports au sein de l’entreprise, qui sont souvent des entreprises d’économie sociale et solidaire, même si quelques-unes d’entre-elles ont fait le choix d’une SAS (société par actions simplifiée), gage aussi, pour elles, de fiabilité. Dans le milieu entrepreneurial, le bouche-à-oreille a semblé également fonctionner (« un chef d’entreprise parlant à un autre chef d’entreprise »). La réussite consensuelle d’un projet a incité, de manière assez vertueuse, à la mise en place d’autres projets.

Exporter l’expérimentation à l’étranger

Toujours est-il que dans le Comment fabriquer du consensus dans l’action, il s’agit avant tout de se mettre d’accord sur le sens et l’objectif que l’on veut atteindre. Dans cette perspective restent essentielles l’exhaustivité de l’explication ainsi que la qualité de l’animation, consensus qui passe par la motivation de tous, et celle en particulier des chômeurs, qui peut d’ailleurs s’inscrire par exemple à travers une feuille de route. Malgré toutes les bonnes volontés, le MNCP, face au risque d’une « mise sous tutelle » des personnes, a toutefois rappelé la nécessité de faire avec les chômeurs et précaires et non à leur place dans une relation d’égal(e) à égal(e), en veillant en permanence au respect de ceux qui sont impliqués dans des projets.

En conclusion de ce débat, tous se sont accordés sur la nécessité d’élargir ces projets à l’international, et, éventuellement, à travers « un besoin impérieux de réussite » afin d’être « des leviers pour les générations futures » et dans l’organisation d’une société différente, plus solidaire et humaniste.


 

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